Aspiration

J’ai cette aspiration d’une attente incommensurable
Alors qu’à ton cœur éploré je parle le langage inexorable
De nuits passées solitaires dans des allées crépusculaires
Quand ces soirs, nos pleurs deviennent féconds et prospères
Sont le souvenir de notre flamboyance ou de notre attirance
Pour des ciels d’argent s’étalant sur des océans luminescents
Pour des ailes d’argent s’étendant sur un présent s’évaporant
Je m’endors et m’envole orgueilleux vers ces paradis illusoires
J’aspire à l’impossible victorieux, à l’inutile sans jamais savoir
Si ton cœur éploré pourra accepter et supporter ou endiguer
Les incapacités venues nous hanter, nous abimer ces années
J’ai cette aspiration d’une attente insondable
Lutter et rêver alors que j’en suis incapable
Lire la suiteL’appel

J’ai l’impertinence de croire aux vagues sombres d’un soir
Placées artificiellement en courbes majestueuses et provocantes
Pour me rappeler la prospérité de nos confusions impatientes
Goguenardes lorsqu’elles se prélassent nues devant un miroir
Désespérées d’avoir oublié de hurler face au vent leurs infidélités
J’entends aussi le souffle de leur manque, cet essoufflement accéléré
Parcouru de mille feux tendus sur le dos d’un arc en ciel
Dansant sur un pont entre nos attentes permanentes et virtuelles
Placé là comme si nous étions des compagnons d’une autre rive
Je te regarde et j’entends les cris de nos manques qui avivent
Ce doute de comprendre que le mot heureux s’égare dans un monde en feu
Au travers de nuages liquoreux où s’ébattent des myriades d’étoiles bleues
Ne pleure pas quand les escarcelles de leurs échardes écorchent ton âme
Admire la résilience du vent, cet auteur inconnu pour ses mélodrames
Fuyants et agiles entre les phalanges de mains jointes et contraintes
Lorsque nos silhouettes ne sont plus que le son d’une longue plainte
Et que nous divaguons inanimés sur la plaine d’un désert impassible
Brûle en nous l’ardent désir d’un affrontement étrange et irrésistible
Sur le derme du passé de nos mélancolies soyeuses et ténébreuses
On s’éprouve, on s’abîme devant l’abîme de ces tendresses poussiéreuses
On joue avec les pièces de ce puzzle décomposé afin d’en extraire le sel
Ce caractère d’un avenir fécond que l’on espère et que l’on appelle
Lire la suiteSoleil

J’apostrophe en jurant ce soleil me narguant.
Tombant là-bas derrière l’horizon en me délaissant
Alors que le vent tournoyant se lève en caressant
Les lèvres des haies, les bordures des champs
Dans un dernier soupir regrettant en s’endormant
De partir maintenant vulgairement en s’agenouillant
Derrière les branches d’arbres infiniment dominants
Jusqu’à demain pendant qu’une nouvelle nuit se profilant
S’introduit parmi des ombres s’étirant en se réveillant
Les yeux écarquillés vers un couchant s’affaissant
Ce grand ténébreux aux arabesques s’élevant
En chassant les lueurs d’un jour se diluant
Pendant que je pleure ce soleil s’abandonnant
Comme une oppression sur mes épaules se voûtant
Lire la suiteD’hier

J’aurais aimé dresser sur l’horizon les oriflammes de nos colères
Peindre des années entières les couleurs fauves de nos misères
Dessiner le visage de tristesse d’une mer submergée de mélancolie
T’apporter des fleurs quand la pénombre est linceul de nostalgie
J’aurais aimé gravir les remparts des châteaux de nos souvenirs
Croiser entre leurs pierres les fantômes d’hier poussant des soupirs
Épouser le temps comme on souffle sur le vent pour le rabrouer
Intimider le passé et l’humilier de nous avoir abandonnés
J’aurais aimé dresser sur l’horizon les oriflammes de nos colères
Peindre avec mes mains un monde invisible pour en être fier
Parader dans les rues et les allées, te regarder et t’impressionner
Jurer que rien n’a changé, les exceptions, les mensonges, les vérités
Exploiter l’or du présent et le vendre d’un regard désargenté
J’aurais aimé dresser sur l’horizon les oriflammes de nos colères
Des étendards colorés d’une tête noire, cette alliée empoisonnée
Et peindre des années entières les couleurs fauves de nos misères
Lire la suiteRessenti

Ce matin dans le ciel le soleil s’éleva
Le froid de la nuit était encore sur moi
Je ressentis sa présence comme autrefois
Sur ce chemin où je marchais à petits pas
Il y avait aussi ce silence présent et subtil
Cette trace de notre immortalité invisible
Je me suis arrêté devant ce soleil immobile
Et ressenti toute l’immensité de l’inaccessible
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