Le froid monte en moi une nouvelle fois. Alors qu’une lune blême se répand sur mon crépuscule. Accrochant ses barbelés entre les branches d’arbres morts. Où pendent les larmes d’un jour qui recule. Dans l’étang se mirent des étoiles d’argent. Ne valant pas une pièce d’or. Des loups hurlent comme des fous. Si proches leurs cris en échos contre les roches. Font trembler la biche et ses faons. S’envole le hibou dans son vol crépusculaire. Sur le tapis de la forêt j’avance en trébuchant. Mes mains saignant à force de tomber à terre. Avec cette idée de te retrouver dans une clairière. Ou ailleurs dans un monde meilleur. Ne m’en veux pas si mon regard est triste. Je n’ai jamais su maquiller mes sentiments. Le néant à mes pieds, je coexiste. Je t’avais donné une âme, un corps. Sirène de mon univers imaginaire. Échouée dans un mauvais port. En marionnette de toutes mes fêtes. Noires comme les ombres de mes enfers. Il me reste des souvenirs qui ne peuvent mourir. Tes sourires, tes silences, tes soupirs. Cette insolence capricieuse de ma dépendance. Je la protège, je la tiens entre mes mains. Comme le plus précieux de tous les biens. J’erre dans la forêt, traquant ce que tu as été. Une idée merveilleuse venue enflammer. Le bûcher de misère et de poussière. Où s’est consumée ma vérité. Alors qu’une lune blême se répand sur mon crépuscule. Je te pleure mon papillon de nuit, ma lunule.