Lentement, j’ai tiré le rideau du temps habillant notre premier matin. Il faisait clair et froid. Apportant la lumière du lointain. J’ai pensé à toi. Si proche de moi. Encore lovée dans un profond sommeil. J’ai regardé battre la mer. Sans ouvrir la fenêtre de peur qu’elle ne te réveille. J’ai écouté le rythme lent de notre premier matin. Comme les notes d’un piano parlant à demi mots. Pour ne pas abîmer le divin. Contant la paresse d’une langueur douce comme une caresse. Allant plus haut. Que ne bat le temps de ce premier matin. Portant jusqu’aux confins. La tendresse d’une faiblesse. La passion d’une ivresse. Coulant sur les notes du temps. Que j’entends. En regardant se lever le ciel blanc. D’un premier matin vierge et beau comme l’enfant. Dont le premier cri s’est offert au vent. Les mains contractées pour retenir des poussières de temps. Qui s’enfuit déjà dans l’oubli. Du va et du vient de la mer dansant. Sous mes yeux embués de ces moments. Qui ne resteront pas que des instants. Mais porteront le souvenir lancinant. D’un premier matin. Où baigné dans le silence, j’ai vu le soleil se lever. Éclairant, ton visage aux lèvres carmins. Recouvrant le rose de ton teint. Blanc de cette couleur que tu portais hier. Quand, tous deux devant l’autel, nous unissions nos prières.