Les larmes de l’été
Haletante ou prématurée, vibrante ou exagérée
Doucement sans éclat en allant à petit pas
Charmant un prince à l’humeur s’endormant
Dans un boudoir avec une chandelle éclairée
Une ambiance asphyxiée où l’air reste là
Parfois quand d’un rien surgit un rugissement
En talisman à des mines de pensées défuntes
Perdues sur le velours d’une âme emprunte
Brillent des visages de soie nés de traces peintes
Sur l’instant de propos aux vibrations incertaines
Coulent les torrents qui abreuvent des centaines
De plaines aux ferments infertiles alors que j’ai
L’impertinence de m’apitoyer sur les larmes de l’été
Lire la suiteLumière
Vulgaire et sans manière entre la lumière de l’astre de lumière
Sur mes terres aux murs de pierres quand mon âme singulière
Hier et depuis des années entières file des amours crépusculaires
J’ai en moi cette immaturité d’une nostalgie érodée et enflammée
Broyée par des années de perpétuité sous le saule vert et prostré
Avec une cavalière aux allures fières portant un clou à la boutonnière
Altière elle se dit romancière ou teinturière peut-être tenancière
D’une volière où pénètre la poussière d’une proche sablonnière
Quand s’éteint le soleil de l’été au bord d’une haie transfigurée
J’ai en moi cette infertilité d’y voir les murs d’une cité bleutée
Frontalière de cette gentilhommière où s’abrite ma garçonnière
Coutumière de nos humeurs cachottières devant une chocolatière
Portée par une cuisinière ou une dentellière sorties d’une chatière
Colorée par l’éclat mordoré d’une évasion prématurée entre les blés
Ils ont été l’éclat venus nous illuminer lorsque nous voulions rêver
Dernière étape buissonnière avant une clairière et cette chaumière
D’où nos âmes braconnières s’envoleront à des années-lumières
Comme des aventurières derrière la lisière d’un plafond de verre
Lire la suiteEn s’estompant
Il y a cette fulgurance de l’instant s’endormant
Sur le tapis envoûtant de nos souvenirs s’oubliant
Étroits et glissant sur la pente de soupirs s’offusquant
Sur la ligne d’un horizon dans le lointain s’éteignant
Alors que la pénombre m’assaille en me recouvrant
J’ai sur moi les ombres d’hier dansant, m’habillant
Tourmentées par le bal intemporel d’une futilité quand
Tournoie un ciel d’étoiles dans la nuit de maintenant
Parle-moi de nous, fous et immatures en virevoltant
Parmi les spectres de nos ressemblances viscéralement
Unies à l’âme et au corps de nos dissemblances s’effaçant
Tu restes ce miel lentement en moi pénétrant et m’irradiant
Dans l’adieu d’un temps immanent dont tu étais le ciment
Lire la suiteRapace
J’aime ton regard de rapace qui m’enlace, m’agace
Noir, fixe, intrusif, rigide torride, presque fugace
Il me transperce avec cette force nuptiale qui exerce
Un poids, une pression et sans contrefaçon me perce
A vif alors que s’écoule sur l’aube un sang élusif
Entre les mailles d’une nuit artificielle sans failles
Festifs seront demain nos sanglots d’adieux tardifs
Quand penaude s’émerveillera l’aurore de poussière
Diamant sans éclat éventrant les liens de lierres
Dans le cri de contentement d’un rapace carnassier
Déchirant sa proie d’un bec foudroyant et acéré
Lire la suiteEn haut d’un sémaphore
Au bord d’un gouffre regardant jouer des loups
Virtuoses d’une apocalypse remplies de névroses
Ou méprisant l’instant immanent comme des toutous
Assoiffés de virtualité pour croire en leurs vérités
Vibrent d’un pas lourd les cordes vocales aphones
D’un mélancolique dont le cœur est un métronome
Il parle en haut d’un sémaphore dans un téléphone
Charmant un couple de mouettes assis sur un dôme
Toutes deux parents immatures d’oisillons impatients
Jouant à la dînette avec des verres de terre corrompus
Ainsi va la vie brouillonne de ce temps invariant
Suinte un brouet liquoreux vert comme une laitue
Nos cœurs éparpillés en regardant jouer des loups
Virtuoses d’une apocalypse remplies de névroses
Ou méprisant l’instant immanent comme des toutous
S’abolissent les privilèges de nos défuntes idées nostalgiques
Toutes immolées au bout d’une allumette concentrique
Elle hystérise ce présent, ces dérives, cette crise
Lire la suiteUne journée inaboutie
Je me languis de cet infini qui berce ma vie
De ces berges humides aux pleurs sans vie
Je ris de cet abandon aux paysages affadis
Qui ont la tristesse d’une journée inaboutie
Ils sont les frontières d’un monde affranchi
Aux expressions vulgaires de mes insomnies
Elles me portent sur des terres lasses et amollies
Là où copulent vivaces des colonies de fourmis
Parmi les aléas secondaires d’une journée inaboutie
Je piétine la tangue, ce sédiment de couleur gris
Je marche, j’avance courbé sous le vent, j’oublie
Cet infiniment petit au présent absent et banni
Il m’emporte jusqu’aux racines de l’ennui
C’est là que je m’épanouis ravi et ébahi
C’est là que je m’évanouis ravi et en vie
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