Voyeur de tes ébats, de tes lenteurs. Doucement bat ton cœur. Les pieds nus sur le parquet. Ballerine aux pas muets. Dansant en pleurant. Hoquetant en trébuchant. Les bras écartés. A maintenir l’équilibre envoutant. De ne pas chuter. La robe se liant. Autour de ton corps. Ensorcelant ce moment. Vivant ou mort. Je ne sais plus. Maintenant ou hier. Il y a si longtemps. La douceur de ta peau nue. Au goût sucré ou amer. Un souvenir inanimé. Des ébats oubliés. En croyant te voir danser. Au travers d’une fenêtre vague silhouette. Les yeux à rêver. Pauvre marionnette. Les fils accrochés à ton cœur. Dans le mouvement saccadé. De tes pas, de tes peurs. Tu ne m’entends pas. Tu ne me vois pas. Impuissant, je suis là. Voyeur de tes ébats, de tes lenteurs. Tu es emportée, ensorcelée. Vers un autre ailleurs. Émiettée, morcelée. Je te vois t’effacer. Comme si tu n’avais jamais existé. Je ne peux te retenir. Croire que je t’ai inventée. Pour ne pas oublier. Te faire revenir. Tricher avec le passé. Le déformer pour le maquiller. De cette danse, toi les pieds nus sur le parquet. Tournoyant pour t’enivrer. Derrière une fenêtre à nous séparer. Sans pouvoir s’approcher, ni se parler. Voyeur de tes ébats, de tes lenteurs. Ta vie à l’intérieur. La mienne à l’extérieur. Maintenant, tout le temps. A jamais, pour l’éternité.