Mon sang s’écoule noir sur les feuilles de la pénombre
Et trace les lettres d’un nom, le tien, ô toi mon ombre
Quand dans l’aube je vais sur les terres blanches piétiner
Les fleurs mortes d’un sanctuaire oublié et à jamais effacé
Un matin, une nuit, maintenant entre tes mains
Je goûte l’interdit de nos substances vénéneuses
J’aime la pâleur de nos visages, celle de nos peurs
Et toutes ces nuits quand je dors et que tu vagabondes
Sur les eaux d’un lac alors que fusionnent nos ondes
Frileuses, parties hagardes hanter cette forêt ténébreuse
Où, sur une forge, leurs âmes martèlent le sel de nos fureurs
Alors que nos mondes se bousculent et s’entrechoquent
J’aime que tes ailes caressent mes rêves intemporels
A jamais morcelés par les fragments de multiples chocs
Et que s’agglomèrent les chaos de nos vertiges
Derrière la muraille de pierres de nos impudeurs
J’aime leurs cavaliers, leurs chevaliers, leurs voltiges
Riant, s’emballant, cavalant sur le fuseau de nos terreurs
Dis-moi que leurs violences ne sont que déraisonnables
J’ai besoin de cette certitude pour rester encore affable
Quand dans l’aube je vais sur les terres blanches piétiner
Les fleurs mortes d’un sanctuaire oublié et à jamais effacé