J’irai me promener cette nuit. Dans les rues vides aux lumières tamisées de couleurs orangées. J’aime la pierre des maisons, l’abrupt fondateur de leurs limites au regard qui viennent canaliser toutes formes de peurs. Je me sens vide. J’apprécie ce sentiment lancinant. Il se répète à chaque pas, berce mon ennui. J’aime la nuit. Elle fait partie de moi. Je l’aime comme un bouclier invisible. Elle me protège du bruit, des fureurs, de l’agitation qui se répand le matin lorsque je m’éveille, le chat sur la poitrine. Il a dû s’endormir lorsque je me suis assoupi cette nuit.