Quand s’échappe le vide entre nos mains
Lorsque sur le derme ne subsiste que le néant
S’étendant jusqu’aux frontières du lendemain
Qu’irrémédiablement s’endort le souffle en dedans
Assure-moi que nous resterons immortels
Que nous hibernerons intensément fusionnels
Dans le labyrinthe de notre cheminement
Parmi les riens de nos matins benoîtement
Lorsque le blé de nos humeurs sera moissonné
Et que notre humanité s’éparpillera mouchetée
Vers les contreforts de cimes cristallisées
Je ressens leur froid se répandant en moi
Comme le vent s’enroulant autour de la croix
Versatiles sont les explorations de nos impossibles
J’ai l’ignorance, cette incapacité de l’indisponible
Pour rester droit et franc face à l’irrépressible envie
De réécrire une histoire, peut-être même notre vie ?
Avec des ajustements, des variables infinitésimales
Comme si ces détails avaient une valeur maximale
Écart entre le passé, le vrai, demain, un autre destin
Faille d’une profondeur abyssale traçant le ravin
Entre hier et maintenant, je frémis face à l’immaturité
De ce nécessaire inutile qui caractérise nos infirmités
La mélancolique errance tracée sur une toile vierge
Deux silhouettes sans corps, se consumant sur le cierge
D’une immortalité désuète, aux aurores carcérales
L’emprisonnement de la répétition sans repère cardinal
Où sont enterrés les héros de nos existences fanatiques ?
Dans le trémolo lénifiant de propos dithyrambiques
J’entends le requiem de nos promesses inabouties et
Je m’endors sur nos étés fabriqués avec une pudeur contrariée