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gothique et romantique

Irréelle

Publié le 2 Jan 2016

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Irréelle, je t’ai imaginée. Marchant sur le pavé. Au cœur d’une foule pressée. Le long de grilles aux pointes affutées. Irréelle, je t’ai créée. Libre et enflammée. Sortie d’un conte de fées. Évadée d’un quelconque palais. Des amours contrariés. Un homme abimé. Qui t’a cabossée. Sur le chemin de la fatalité. Son ombre à tes basques collées. Irréelle, je t’ai regardée. Dans le miroir et ses reflets. Ta vie à onduler. Entre le faux et le vrai. Sans pouvoir te moquer. De tes choix mal assumés. Irréelle, je t’ai enfantée. Aux teintes de mon passé décomposé. Pour mieux t’épouser. Sans rien avoir à te cacher. Je ressens une plus grande facilité. A t’aborder sans trembler. Tu pourras me regarder. De ton visage de poupée. Me voir me consumer. Irréelle, je t’ai façonnée. Dans mon esprit enfiévré. A l’idée de pouvoir te parler. De tout, de rien, sans t’ennuyer. Nous irons sur les pavés. Au bout des années. Au cœur d’une foule pressée. Le long de grilles aux pointes affutées. Tu me conteras ton passé. Je suis là pour le refermer. Irréelle, je t’ai embrassée. Avec tant de fragilité. La peur de te briser. Ce rêve que je me suis mis à aimer. Il a peut-être existé. N’est peut-être pas né. Là à m’habiter. Frileux de te voir passer. Entre tous ces gens pressés. Je vais te voir arriver. Sur toi mes bras vont se refermer. Irréelle, je t’ai nommée. D’un prénom ailé. Capable de t’emporter. Sur le chemin  de notre destinée. L’esquisse dessinée. De nos silhouettes collées. Sur un pont entre des gens agglutinés. Disparaître, nous dissiper. Entre les courbures du temps écoulé. Irréelle, je t’ai pardonnée. De n’être pas encore passée. De me négliger. Dans mon rêve tu me souriais. C’est peut-être trop te demander. Je n’ai pas le droit d’exiger. Je ne veux pas abimer. Nous, notre idée. Je vais encore patienter. Te laisser hésiter. Tu as peur de t’engager. Je l’ai éprouvé. Cette façon de s’interroger. La peur de se tromper. L’inquiétude de le regretter. L’inconnu, ses rives empoisonnées. Irréelle, je t’ai libérée. Je me suis retiré. Pour te laisser respirer. Ne plus avoir à te torturer. Tu vas pouvoir marcher sur le pavé. Au cœur d’une foule pressée. Le long de grilles aux pointes affutées. Sans avoir à me croiser. Irréelle, tu es immortelle. Dans mon cœur, dans mes pensées. A jamais réelle.

 

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