Il y a le froid, le silence, le poids pesant de l’absence. Il y a ces reflets au sol brillants comme une insolence. Le son diffus d’une balade s’échappant d’une chambre. Tanguent deux corps dans le soir de novembre. Il y a toi et moi dans le noir. Marchant pas à pas sur le même trottoir. Il y a l’effacement du temps. Qui nous effrite oppressant. Ne nous laissant que le vide. Dans lequel on s’enfonce avides. De fuir les toits sombres de notre ville. Qui n’accueillent plus notre asile. Il y a ce concerto pour piano. Lent, sombre et beau. Qui me revient en tête. Ta main dans la mienne comme une nuit de fête. Il y a longtemps. Avec le plaisir envoûtant. De garder le souvenir de ce doux moment. Il y a tous ces petits bouts de vie. Qui nous ont unis. Collés les uns aux autres pour tresser la corde. Sur laquelle s’est construite la passion que l’on s’accorde. Il y a le frémissement de l’air. Portant le froid de l’hiver. Tu frissonnes, je le sens. Sans le besoin de faire de mystères. Avec le temps. J’ai appris à te comprendre avant même de t’entendre. Il y a ce balbutiement d’une fin peut-être celui d’un nouveau commencement. Lentement, au fur et à mesure que s’efface la rue. Que nous perdions de vue. Ce en quoi nous avons parfois cru. Il y a l’absence de regrets. Le besoin de s’éloigner. C’est ainsi que cela doit se passer en toute humilité. Ne reste que le son diffus d’une balade s’échappant d’une chambre. Tanguent deux corps dans le soir de novembre. Et ce souvenir quand pour nous tout a commencé.