Au bord du torrent
Face à une eau se bagarrant
Goulûment entre les rochers
Sur la crête de lichens abîmés
Tangue l’âme défunte
D’une dernière empreinte
La trace de l’ultime géant
Parti depuis un autre temps
Conquérir les abysses
Pour séduire une tentatrice
Ultime et un rien cannibale
J’entends son souffle animal
Se glissant entre les lames du torrent
Puis porter un regard envoûtant
Sur son monde de miniature
Qu’il a quitté totalement immature
Sur un stupide coup de tête
Dans l’espoir de faire la fête
Combien de fois a-t-il regretté sa folie ?
Et son petit monde rétréci ?
Au bord du torrent
Lorsque tout allait si lentement
Dans l’éloge d’une solitude maîtrisée
Son paradis imaginaire et enchanté