J’ai l’impertinence de croire aux vagues sombres d’un soir
Placées artificiellement en courbes majestueuses et provocantes
Pour me rappeler la prospérité de nos confusions impatientes
Goguenardes lorsqu’elles se prélassent nues devant un miroir
Désespérées d’avoir oublié de hurler face au vent leurs infidélités
J’entends aussi le souffle de leur manque, cet essoufflement accéléré
Parcouru de mille feux tendus sur le dos d’un arc en ciel
Dansant sur un pont entre nos attentes permanentes et virtuelles
Placé là comme si nous étions des compagnons d’une autre rive
Je te regarde et j’entends les cris de nos manques qui avivent
Ce doute de comprendre que le mot heureux s’égare dans un monde en feu
Au travers de nuages liquoreux où s’ébattent des myriades d’étoiles bleues
Ne pleure pas quand les escarcelles de leurs échardes écorchent ton âme
Admire la résilience du vent, cet auteur inconnu pour ses mélodrames
Fuyants et agiles entre les phalanges de mains jointes et contraintes
Lorsque nos silhouettes ne sont plus que le son d’une longue plainte
Et que nous divaguons inanimés sur la plaine d’un désert impassible
Brûle en nous l’ardent désir d’un affrontement étrange et irrésistible
Sur le derme du passé de nos mélancolies soyeuses et ténébreuses
On s’éprouve, on s’abîme devant l’abîme de ces tendresses poussiéreuses
On joue avec les pièces de ce puzzle décomposé afin d’en extraire le sel
Ce caractère d’un avenir fécond que l’on espère et que l’on appelle