Je m’enivre de ces silences d’ailleurs. Venus de combats intenses et furieux. Ces déserteurs qui errent plus loin que l’enfer. Si tard à la fin de longs soirs de hasard. Malheureux s’endorment sans jamais trouver la paix. Se lovent frileux dans les rêves. Musardent quand le jour se lève. Craquent des allumettes sur les terres secrètes. Où batifolent les ombres de la pénombre. Jouant avec des fantômes capricieux et curieux. Glissant sur des toboggans vertigineux.
Je m’enivre de ces silences d’ailleurs. Fluidifiant les soubresauts de mon âme. Ces variations entre bonheur et malheur. Sur le fil d’une intense mélancolie de l’âme. Quand les notes des violons pleurent. Lorsque la pluie tombe des ciels gris. Apportant le sombre et le froid. Quand l’heure joue aux dés. Avec le hasard d’un ciel bleu. Offrant une rose noire aux mariés. Leur assurant l’éternité. Leur proposant de les croire. Qu’ils sont bien ces oiseaux d’espoir.
Je m’enivre de ces silences d’ailleurs. Comme des alliés d’un combat sans fin. Gladiateurs sans armure aux cœurs d’or. Terrassant des charlatans habillés en arlequins. Paroliers de textes interdits de paradis. Or le divin n’a pas la couleur de l’étain. Il peut être sombre et mesquin. S’habille d’oripeaux multicolores pour effrayer les corbeaux. Mais il donne la force d’entrer sur le ring. Pour combattre des hordes de vikings.
Je m’enivre de ces silences d’ailleurs. Ces enfants issus de mes cauchemars. Terreurs que j’achète avec des livres sterlings. Pendant qu’ils font de mes souffrances des loopings. Fêtards sans compassion pour mes peines. Je me plains dans une démarche vaine. Ils sont bagnards goguenards. Ont l’œil vif, le poing leste. Je les porte, les supporte. A l’entrée de nuits affreuses comme la peste. Ce tunnel qui connaîtra une issue demain. En levant le voile blême d’un petit matin.