Je me souviens d’un bourdonnement. D’un souffle indéfinissable. Une vague qui monte lentement. La force d’un instant insaisissable. Une aspiration puissante et insoutenable. Une emprise dans l’envahissement. D’une émotion exaltant. Une lame irrésistible et qui envahit. Balayant le futile, arrachant le versatile. Plus forte qu’un ouragan. Plus vicieuse qu’un volcan. Dans le feu et le sang. Brûlant le présent. Sans s’apitoyer, ni larmoyer. Avec ce plus de cruauté. De plonger au travers du miroir. Le regard dans l’horizon d’un soir.
Mes yeux sont secs. Et de battre mon cœur. Ressasse la routine d’un échec. Comme celle d’un acte mineur. Artificiel et sans douleur. Banalisant le saignement. Lancinant de tes pleurs. Je suis devenu un spectateur. Ayant perdu sa candeur. Juste présent et distant. Porté par l’instinct protecteur. De s’éloigner des fièvres. D’un passé qui s’est effondré. Roussi et mièvre. Dans l’hiver sibérien. D’un gel et de neiges sans fin. Le regard que rien ne retient. En n’ayant plus besoin. De savoir si d’autrefois. Il existe une vérité de toi.
Je cultive la violence du silence. Comme l’acte fondateur. D’une révolution d’insolence. A ces mots qui furent les maux. Des labours et des heurts. Ces heures incomprises. Toxiques et anorexiques. Qui donnèrent prise. A une folie maladive. De détruire dans un rire. La douceur chétive. D’un instant innocent. Il reste le vide. Et ce silence qui enjolive. Les contours acides. Des couleurs d’un passé. Éteint et emmuré. Derrière le voile dégradé. De savoir si elles furent vraies.