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gothique et romantique

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L’éloge du néant

Publié le 17 Mar 2022 | Aucun commentaire

Quand s’échappe le vide entre nos mains

Lorsque sur le derme ne subsiste que le néant

S’étendant jusqu’aux frontières du lendemain

Qu’irrémédiablement s’endort le souffle en dedans

Assure-moi que nous resterons immortels

Que nous hibernerons intensément fusionnels

Dans le labyrinthe de notre cheminement

Parmi les riens de nos matins benoîtement

Lorsque le blé de nos humeurs sera moissonné

Et que notre humanité s’éparpillera mouchetée

Vers les contreforts de cimes cristallisées

Je ressens leur froid se répandant en moi

Comme le vent s’enroulant autour de la croix

Versatiles sont les explorations de nos impossibles

J’ai l’ignorance, cette incapacité de l’indisponible

Pour rester droit et franc face à l’irrépressible envie

De réécrire une histoire, peut-être même notre vie ?

Avec des ajustements, des variables infinitésimales

Comme si ces détails avaient une valeur maximale

Écart entre le passé, le vrai, demain, un autre destin

Faille d’une profondeur abyssale traçant le ravin

Entre hier et maintenant, je frémis face à l’immaturité

De ce nécessaire inutile qui caractérise nos infirmités

La mélancolique errance tracée sur une toile vierge

Deux silhouettes sans corps, se consumant sur le cierge

D’une immortalité désuète, aux aurores carcérales

L’emprisonnement de la répétition sans repère cardinal

Où sont enterrés les héros de nos existences fanatiques ?

Dans le trémolo lénifiant de propos dithyrambiques

J’entends le requiem de nos promesses inabouties et

Je m’endors sur nos étés fabriqués avec une pudeur contrariée

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Les ombres

Publié le 10 Mar 2022 | Aucun commentaire

Je pourrai aimer les ombres crépusculaires

Leur donner un nom à l’emporte pièce

Comme une pantonyme stupide et fière

Spectateur devant elles d’un absolu d’espèce

Dans une variation inaboutie de notre ennui

En transhumance parmi un désert infini

Ces nuits où s’éteignent les bougies

Dans un souffle las, nos nuits à petits pas

Et si les rêves s’exfiltraient dans un imaginaire ?

Je saurais les retrouver sur d’autres terres

Là où vécurent les dinosaures de notre passé

Tu sais ces incertitudes toujours pressées

Lorsque nos cœurs battaient prestement

En s’unissant dans les tempêtes et dans le vent

Je vibre encore un peu, insuffisamment

Il me reste si peu, des détails, une faille

Profonde, ciselée comme une entaille

J’en lèche le sang dans un aboutissement

Où sont les ombres d’hier, crépusculaires ?

Cachées, effacées ou simplement s’endormant

Sur le lit de feuilles mortes, ce tapis de l’amer

Sur la langue, alangui, dans un frémissement

J’irai narguer l’inutile, toujours, encore cette fois

Cette carapace frigide en souvenir d’autrefois

Perdu dans l’immensité, voyageant sur un traîneau

Vers l’aube avec le poids abyssal d’un fardeau

Celui de nos compromis affadis et racornis

Rouges à jamais seront les fossiles de nos vies

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Folie

Publié le 3 Mar 2022 | Aucun commentaire

Il y a dans notre torpeur

Les signes inquiétants

D’une fêlure, d’une peur

S’alimentant sournoisement

En avalant les jours et les nuits

Dans une lente agonie de gris

Cette ombre tentaculaire

Qui sur nos têtes s’agglomère

Je bois tes paroles anciennes

Toutes encore sont miennes

Vides, nauséeuses, atomiques

Tu parlais de néant à venir

Avec cette idée de pathétique

Comme si nous étions sans avenir

Aujourd’hui je crois en cette folie

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Nos enfants

Publié le 24 Fév 2022 | Aucun commentaire

Je te parle de violences impardonnables

En rémission à nos exceptions improbables

Comme des langueurs sur nos océans perdus

Comme une torpeur sur nos draps étendus

Je te parle de ces miettes indéfinissables

De ces infusions à caractères infinitésimales

Tremble le vent sur le blé de nos plaines rases

J’ai cette faiblesse de te remiser dans une case

J’entends l’instant, ses frémissements, son enchantement

Beaux seront nos sermons, faux seront nos enfants

Je les imagine vertueux, critiques à notre égard

Allant au bal magique se brûler puérils et nostalgiques

Là-bas derrière une haie, frappant à la porte du hasard

Ainsi seront écrits les mots du poème mélancolique

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Les méandres de l’instant

Publié le 9 Fév 2022 | Aucun commentaire

Tandis que la lune cajolait nos désespoirs immobiles

Je pensais à ce monologue de la peur quand s’abat l’hiver

Une variation d’un effroi fait d’errances tièdes et graciles

Lorsque la tendresse incestueuse impose de dessiner l’enfer

Dis-moi pourquoi exagèrent ces brumes oniriques ?

Parfois leur frénésie m’exaspèrent. Quel triste cirque !

Il en est ainsi de nos exaspérations lentes et capiteuses

Toutes ont un goût de bouchon, de larmes infectieuses

Pourquoi danser ou verbaliser un présent indéfendable ?

Nos êtres n’ont de sens que d’être fondus dans l’oubli

Je sais oui je sais que nous étions falots et condamnables

Dans les rayons d’un soleil triomphant aux pâleurs aigries

Je tremble des soirs qui sur moi se profilent et m’entravent

Bohèmes dans les plaines d’Asie centrale où plane l’aigle

Plus forts que nos émotions vertigineuses, presque graves

Le testament d’hier a été rédigé sans nous, faut-il une règle ?

Aisance de paroles quand le chœur s’empare du requiem

Monte dans la voûte les variations électriques d’un état

Une façade que j’abhorre sur le vitrail pareil au même

De notre endormissement sur les touches d’un piano las

Nos spectres sont sans reflet, ils nous laissent nous imaginer

Faut-il être beau pour se sentir bien dans sa peau, être aimé ?

Je te parle tendresse par complaisance pour tuer le silence

Danse petite colombe, virevolte tant que somnole l’indolence

Les pénombres sont affolantes presque complices triomphantes

Au soleil noir de la peur se crucifient par facilité intransigeante

Maquillant le vrai en nageant sur l’immensité parcellisée et violet

S’évade l’esprit de l’enfant qui balbutie un passé décomposé

Je bois l’onde de nos émotions transgressives en pensant à l’exil

Ces terres à venir qui hument le présent de demain sur une île

Tous les lieux ont une âme, laborieux nous avons perdu la nôtre

Je le sais. J’en ai vu le reflet dans le miroir tendu aux autres

Qui pourra encore nous prendre pour des bigots, des salops ?

Par complaisance les saints facilitent le toucher de ce qui est beau

Les blizzards affadissent les mortes feuilles d’un automne pluvieux

Qui tiendra le parapluie de nos infirmités joyeuses, peut être un envieux ?

Je sais la solitude permanente quand fumant s’ouvre l’enfer

Je déplore la rondeur de ce monde triste, funeste vierge de fer

Toi qui méprise l’odeur de l’encens des matins versatiles et frêles

Où irons nous abreuver nos humeurs fécondes, agiter nos crécelles ?

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Imparfait

Publié le 9 Fév 2022 | Aucun commentaire

J’étais là, assoupi, évanoui, ébloui

J’étais là, recroquevillé, habité, exténué

Face à la fatalité, à l’infini inachevé

A regarder s’élever les aubes fastueuses

Leurs arabesques dans les ciels nervurés

Où s’ébattent des ombres majestueuses

Elles sont mes compagnes d’un éternel absolu

Elles sont mes âmes essentielles et bien plus

Nous n’avons rien en commun si ce n’est

La mélancolie de nos évasions ténébreuses

La nostalgie de nos tremblements éthérés

Tous ces codes de nos liaisons amoureuses

Nous partageons nos peurs hystériques

Dans l’apothéose d’une proximité frénétique

Je suis orphelin de toi lorsque j’appelle

L’instant mauvais qui ensorcelle

Ce jour où sur le fil trembla l’oiseau imparfait

Si volage, toujours d’une humeur sans tapage

Sa tristesse vint suturer nos plaies, nous amadouer

Il est dommage qu’il est initié ce voyage

D’un abandon où sur nos murs pousse le lierre

D’un présent figé fissurant la porte du cimetière

Là où se noient les silences dans une baie

Là où se fourvoient les rêves sans pleurer

Parfois enclins à s’entendre psalmodier

Les nuages aux tentacules craquelées

Tous les jours sombres ont leur instantané

Je le sais comme affirmant l’unique vérité

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