Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
D’un état extatique aux formes amoindries
Cette eau échappée d’une cavité, un talisman
Entre les doigts d’un dieu, presque un enfant
Immature face à nos rebellions, souviens-toi
Lorsque nos tremblements éveillaient notre foi
Dans l’instant, ce paravent au vice de la fatalité
J’ai en moi cette porosité de t’aimer, de t’admirer
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
Lassée de nos variations, polies et arrondies
Nos silences, leurs cris, la rédemption
D’une fatalité aux os effrités, aux rires effacés
L’offense de violer le sanctuaire d’une exception
Banalement en avilissant nos concessions au sacré
Stupidement pour exister avec le plaisir de haïr
Jusqu’où irons nous pour encore frémir et rugir ?
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
D’une particule, d’un effleurement imperceptible
D’un tout, d’un rien, sur un papier tracé au fusain
Par le prétexte de fusionner, de devenir inaccessibles
Nous effaçant en validant les suppositions d’un devin
Elles entailleront nos certitudes, écriront la fatalité
Émotionnelle de nous perdre dans le labyrinthe violet
Dis-moi si peindre hier donnera une couleur à nos enfers ?
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
D’une mélodie, cette folie rageuse comme une anxiété
Un abîme aux tréfonds de nous, fous de cette vérité
Violente, irrationnelle, vertueuse, quasiment vénéneuse
La magie d’un tremblement, la métamorphose heureuse
De nos fantômes qui séduiront des nonnes aphones
Danseront avec elles sur une musique qui cartonne
Pourquoi leurs effusions resteront-elles sans passion ?
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
Sans rancœur, le soir à la lumière d’un bougeoir
Témoin d’une infortune, sans rien, ni même avoir
Courir pour ne pas être vu, s’effondrer, s’assoupir
Par instinct, avec l’esprit de survie, ne pas mourir
Explorer l’inutile, lui donner un sens, une idée majeure
Maintenant à toute heure, j’attends encore cette lueur
Existe-t-il un lieu où nous resterons à jamais immobiles ?