Je me sens vide, proche d’un gouffre intrépide
A narguer l’inutile, l’infiniment triste et avide
Dans une hérésie faite aux points cardinaux
Dans la dissimulation du réel, de ce qui est beau
Sais-tu où s’échappent nos forces vitales ?
Dans le trépas d’une réflexion infernale ?
Pourquoi sommes-nous devenus, laids et bossus ?
Alors que tout là-haut sommeille l’ange cruel et têtu
Il rit, se moque, nargue l’irrémédiable fatalité
Celle de notre affaiblissement vers l’ombre nacrée
Elle est là, je la vois lentement hésiter, s’approcher
Possède assez de temps pour ne pas être impatiente
Peut caresser l’orgue, ses touches flamboyantes
Dans le requiem de notre défaite, cette quête
Qui s’incruste dans notre sang, dans nos têtes
Je te parle de nos peines, nos guerres sans haine
Cette routine de l’instant qui abrite nos gènes
Où s’enfoncent les eaux des lacs glacés ?
Où se couchent les soleils des nuits bleutées ?
J’ai l’idéal d’en dessiner le rouge écarlate
De voir nos âmes virevolter comme des acrobates
Il est en nous cette fragilité de l’abîme ironique
Nous irons l’observer sombres et stoïques
Il me reste la nostalgie de nos nuits
Effacées parmi les ombres de l’oubli
Comme une allée entre les blés
Tracée sans barrières, ni pierres
Comme une fêlure entre les haies
Où es-tu l’absence capricieuse ?
Donne-moi cette clé précieuse
Qui ouvre le corps de ta mélancolie
Afin de m’acheter la paix puis la folie
Banalement dans l’absolu d’une ironie
J’ai l’impatience de cette évidence
Mes pleurs en cacophonie de l’offense
Comme une danse, un pas ou une hésitation
Qui s’enroulent autour du totem en rotation
Jusqu’à l’aboutissement imparable
Notre fatalité, l’explosion inébranlable
L’éboulement de tout dans une avalanche
Le néant qui roucoule en prenant sa revanche
Je rêve d’une immortalité silencieuse et furieuse
Née dans l’aurore de nos turbulences impétueuses
Lire la suiteIl n’y a d’infernal que la versatile vérité
Toi aux dentelles noires, aux enfers colorés
Ombre de mes cauchemars fragmentés
Errant au-delà des parapets de l’immortalité
Je te parle, je t’implore, j’évoque le sort
En talisman d’une érosion qui nous mord
Je lis pour toi ces écrits sur un marbre fissuré
Ils sont les fragments d’une obsession amplifiée
Dans une aube aux contours sombres et avinés
Je la regarde briller et dans le firmament s’élever
Lire la suiteJe te parle d’infini, d’une envie, notre vie
D’un état extatique aux formes amoindries
Cette eau échappée d’une cavité, un talisman
Entre les doigts d’un dieu, presque un enfant
Immature face à nos rebellions, souviens-toi
Lorsque nos tremblements éveillaient notre foi
Dans l’instant, ce paravent au vice de la fatalité
J’ai en moi cette porosité de t’aimer, de t’admirer
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
Lassée de nos variations, polies et arrondies
Nos silences, leurs cris, la rédemption
D’une fatalité aux os effrités, aux rires effacés
L’offense de violer le sanctuaire d’une exception
Banalement en avilissant nos concessions au sacré
Stupidement pour exister avec le plaisir de haïr
Jusqu’où irons nous pour encore frémir et rugir ?
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
D’une particule, d’un effleurement imperceptible
D’un tout, d’un rien, sur un papier tracé au fusain
Par le prétexte de fusionner, de devenir inaccessibles
Nous effaçant en validant les suppositions d’un devin
Elles entailleront nos certitudes, écriront la fatalité
Émotionnelle de nous perdre dans le labyrinthe violet
Dis-moi si peindre hier donnera une couleur à nos enfers ?
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
D’une mélodie, cette folie rageuse comme une anxiété
Un abîme aux tréfonds de nous, fous de cette vérité
Violente, irrationnelle, vertueuse, quasiment vénéneuse
La magie d’un tremblement, la métamorphose heureuse
De nos fantômes qui séduiront des nonnes aphones
Danseront avec elles sur une musique qui cartonne
Pourquoi leurs effusions resteront-elles sans passion ?
Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie
Sans rancœur, le soir à la lumière d’un bougeoir
Témoin d’une infortune, sans rien, ni même avoir
Courir pour ne pas être vu, s’effondrer, s’assoupir
Par instinct, avec l’esprit de survie, ne pas mourir
Explorer l’inutile, lui donner un sens, une idée majeure
Maintenant à toute heure, j’attends encore cette lueur
Existe-t-il un lieu où nous resterons à jamais immobiles ?
Lire la suiteQuand s’échappe le vide entre nos mains
Lorsque sur le derme ne subsiste que le néant
S’étendant jusqu’aux frontières du lendemain
Qu’irrémédiablement s’endort le souffle en dedans
Assure-moi que nous resterons immortels
Que nous hibernerons intensément fusionnels
Dans le labyrinthe de notre cheminement
Parmi les riens de nos matins benoîtement
Lorsque le blé de nos humeurs sera moissonné
Et que notre humanité s’éparpillera mouchetée
Vers les contreforts de cimes cristallisées
Je ressens leur froid se répandant en moi
Comme le vent s’enroulant autour de la croix
Versatiles sont les explorations de nos impossibles
J’ai l’ignorance, cette incapacité de l’indisponible
Pour rester droit et franc face à l’irrépressible envie
De réécrire une histoire, peut-être même notre vie ?
Avec des ajustements, des variables infinitésimales
Comme si ces détails avaient une valeur maximale
Écart entre le passé, le vrai, demain, un autre destin
Faille d’une profondeur abyssale traçant le ravin
Entre hier et maintenant, je frémis face à l’immaturité
De ce nécessaire inutile qui caractérise nos infirmités
La mélancolique errance tracée sur une toile vierge
Deux silhouettes sans corps, se consumant sur le cierge
D’une immortalité désuète, aux aurores carcérales
L’emprisonnement de la répétition sans repère cardinal
Où sont enterrés les héros de nos existences fanatiques ?
Dans le trémolo lénifiant de propos dithyrambiques
J’entends le requiem de nos promesses inabouties et
Je m’endors sur nos étés fabriqués avec une pudeur contrariée
Lire la suiteJe pourrai aimer les ombres crépusculaires
Leur donner un nom à l’emporte pièce
Comme une pantonyme stupide et fière
Spectateur devant elles d’un absolu d’espèce
Dans une variation inaboutie de notre ennui
En transhumance parmi un désert infini
Ces nuits où s’éteignent les bougies
Dans un souffle las, nos nuits à petits pas
Et si les rêves s’exfiltraient dans un imaginaire ?
Je saurais les retrouver sur d’autres terres
Là où vécurent les dinosaures de notre passé
Tu sais ces incertitudes toujours pressées
Lorsque nos cœurs battaient prestement
En s’unissant dans les tempêtes et dans le vent
Je vibre encore un peu, insuffisamment
Il me reste si peu, des détails, une faille
Profonde, ciselée comme une entaille
J’en lèche le sang dans un aboutissement
Où sont les ombres d’hier, crépusculaires ?
Cachées, effacées ou simplement s’endormant
Sur le lit de feuilles mortes, ce tapis de l’amer
Sur la langue, alangui, dans un frémissement
J’irai narguer l’inutile, toujours, encore cette fois
Cette carapace frigide en souvenir d’autrefois
Perdu dans l’immensité, voyageant sur un traîneau
Vers l’aube avec le poids abyssal d’un fardeau
Celui de nos compromis affadis et racornis
Rouges à jamais seront les fossiles de nos vies
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