Où se cachent nos démons ?
Dans un tunnel profond ?
Dans des catacombes rutilantes ?
Sur une couche bienveillante ?
J’attends le silence
Qui me parlent, m’agace
J’attends l’absence
Qui m’enlace, me lasse
Alors que l’aube s’élève
Après une nuit brève
J’espère le lendemain
Une bougie à la main
Des ombres qui s’embrassent
Devant mon idéal fugace
Où se cachent nos démons ?
Parmi un flot d’alluvions ?
Que la nuit enchante ?
Qu’une aurore violente?
J’erre sur ce matelas d’univers
Avec pour bagage le goût amer
De nos traversées maritimes
Nos confessions intimes
Pour un bout d’humanité
Un dernier repas empoisonné
J’en rejette la destinée
Par rébellion, par transgression
Habillé en caméléon
Tournant dans le désert profond
Où se cachent nos démons ?
Dans un arbre ou un camion ?
Maquillés d’une imagination exubérante ?
Un cri, une humeur ambiante ?
Je pleure sur l’inutilité
De notre postérité
Cette insuffisance
Ou cette carence
Que l’on porte en croix
Lorsque les chiens aboient
Et qu’on nous parle d’innocence
Par aisance, par insolence ?
Mes joies, mes peurs ne sont que des erreurs
Elles sont mes démons, rien que des leurs
Où se cachent nos démons ?
Sous un toit concave et abscons ?
A l’abri d’un quotidien transis
A regarder le monde qui blêmit
Dîtes-moi si le chaos est beau ?
Fusionnel, abyssal ou un salaud ?
J’ai trop des questions
Comme une agression
Mon précieux, mon sublime
Une toile qui s’illumine
De noir, de couleurs
Mes teintes de cœur
J’en trace le vivace
Au rythme d’une limace
Mes démons adhèrent
S’enlacent, s’agglomèrent
Nous vivons de petits riens
Qu’ils durent jusqu’à plus fin
Par envie, par hasard
Si tôt, si tard
Un idéal traumatisé
Une vérité fantasmée
Cet irrésistible insatisfait
D’être ensemble accolés
Où se cachent nos démons ?
Dans notre être profond ?
Lire la suiteEn saccades, par myriades
Sur le toboggan inlassable
Glissent sans parade
Les pierres incassables
Nos échecs téméraires
Ces illusions précaires
Accrochées au firmament
De nos tremblements
Ces effusions caractérielles
Aux parfums artificiels
Où se forgent les rires
Les pleurs, nos délires ?
Dans de sombres forets
Tous ces lieux inexplorés
Je n’ose pas les affronter
Ni même les ignorer
En saccades, par myriades
Sur le toboggan inlassable
Glissent sans parade
Les pierres incassables
Sans haine, sans amour
En apesanteur pour toujours
Nos cris, nos heurts
Dans le dur labeur
D’une évasion du quotidien
Pour s’extraire du piège sans fin
Se répétant, un, deux et trois
Maintes fois comme une loi
Où irons-nous après ?
Dans un pré, l’aurore d’après ?
Pour fuir, construire ou détruire
La ruine nos habitudes sans désir
Comme un meurtrissure
Comme une sublime usure
Je te rends ton essentiel
L’absence et ses ailes
Lire la suiteDans le ruisseau s’évapore
Des flots que j’abhorre
Qui m’enveloppent, me dévorent
Plus haut, plus fort que l’aurore
D’un matin baigné d’or
Il annonce un jour désenchanté
Qui viendra m’enfermer
Me parler d’inhumanité
Par habitude, par fatalité
Tendrement, violemment exagéré
Par l’amour d’une haine enflammée
J’irai me baigner dans ce ruisseau
Un soir, un matin, plongeant de haut
Pour boire, goûter et laper ses eaux
Pour dériver sur les ondes de sa peau
Fusionnels comme des animaux
Où s’éteignent les flambeaux
De nos espoirs imaginaires ?
Tous portent un nom vulgaire
S’extirpent de la poussière
Rampent sans manière
Se contentant d’un plat de misère
Ou d’un sourire de commère
Sublimes furent nos soirs
Construisant notre histoire
Pâle sera l’idée de croire
Dans le reflet d’un miroir
Habillant nos espoirs
En chimères illusoires
J’embrasse cette absence d’idéal
Comme le constat d’un banal
Lire la suiteUne nuit d’été
Nos âmes fatiguées
Dans un air saturé
Du mal à respirer
Des idées à vagabonder
Presque exaltées
S’étirant mouillées
Parmi des ondes asséchées
De nos ennuis partagés
A compter des moutons éparpillés
Ne parvenant plus à les rappeler
Se prélassant dans une sorte de ballet
Comme des danseurs collés
Comme des ombres agglutinées
Nous les regardions s’embrasser
Presque gênés de les observer
Rouge fut notre émoi embarrassé
Nous, vides et sans idée
Dans un air saturé
Du mal à respirer
Une nuit d’été
Parmi ces sceptres habités
Aux confins d’un monde sans vérité
Dans une folie partagée
Parmi une absence programmée
Nos cœur aux ennuis sublimés
Avec le silence pour offenser
Nos rêves abandonnés
Nos instants irradiés
Cette sentence instantanée
D’attendre un matin à se réveiller
Mais avant il faudra passer
Une nuit d’été
Avec nos âmes fatiguées
Dans un air saturé
Du mal à respirer
Des idées à vagabonder
Presque exaltées
S’étirant mouillées
Parmi des ondes asséchées
Lire la suiteAutrefois, derrière le paravent
A entendre le vent, ses hurlements
Tutoyant l’exceptionnel, par pudeur
Les soirs jusqu’à plus d’heure
S’envolait le doux sentiment
D’un passé triste et lancinant
Hier l’oublié, cet instant sublimé
Débarrassé de ses cicatrices
Dans l’extase d’avoir existé
Simple et sans artifice
J’entends ses soupirs
Je me délecte de ses désirs
Sans regret, sans effacer
L’avenir qui va se profiler
Je garde de l’instant passé
Sa magie, son temps
Notre temps passé
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