Parlons mélancolie
Loin de toute frénésie
Sur le velours d’un parchemin
En lettres tracées au fusain
Quand la rose s’habille de carmin
Et que tu l’effleures de la main
Alors que s’imprègne le silence
De nos doutes et de nos offenses
Ils sont délétères et imaginaires
Je les bois comme un poison amer
Par vice comme le complice
De nos infortunes et de notre avarice
Nos mélancolies ont le souffle court
Elles bruissent des détails de nos amours
Ces particules invasives qui nous hantent
Elles sont les squelettes qui chantent
Les soirs quand la nuit s’habille d’ennui
Que nos regards se réfugient dans l’infini
C’est là que tu habites ; là où je t’ai cachée
Parmi les broussailles, nichée dans les fourrés
Triste mélancolie parsemée de tant de diversités
Tes soleils sont mes nuits, mes abris
Tes aurores n’ont qu’un sourire poli
A offrir pour éradiquer mes angoisses
Lorsque l’ennui se répand et froisse
Les vagues refoulées de nos tempêtes
Dis-moi si nous avons encore notre tête ?
Dans le corps il doit exister un esprit ?
Je l’imagine revêtu à jamais de mélancolie
Lire la suiteDu haut des falaises, sous un ciel de dentelles
Une grande surprise, un cri, le vol d’hirondelles
Ce tout embrouillé dans ma confusion
Comme une expression chargée d’approximations
Je sais que je n’appartiens pas à ce monde
Pour m’en être approché sans le comprendre
Par incivilité, par refus de pénétrer dans la ronde
Et de n’être plus qu’une marionnette à fendre
Coupée de ses fils, pendant misérablement
Sur un air ou un refrain balayé par le vent
Nous irons lamentablement vers d’autres horizons
Alors que danseront des clones vertueux et ronds
Sous la voûte d’une cathédrale et son requiem
Écoutons ses notes, ses dérives, mères du poème
Aux illusions façonnées avec la lave de nos maux
Je le répète à l’envie devant le frêle berceau
De mon ennui, face au corps de ma mélancolie
Elle me tend les bras alors que je m’enfuis
Où s’envolent les feuilles mortes d’hier ?
Là-bas dans le gris derrière les murs de pierres ?
J’y crois encore une fois par fatalité
Comme autrefois lorsque le soleil irradiait
Une aisance infantile et complice
Qui ne conjuguait pas les sacrifices
Au présent en s’étalant au firmament
D’un espoir déchu et sans serment
Lire la suiteJ’ai rêve éveillé
A force de regarder l’horizon
Fébrilement et en lévitation
En quête d’espoir ou de pardon ?
Un soir de désolation
Il y a parfois des écueils
Qui portent le poids d’un deuil
Ils sont devant le seuil
De la porte dans un fauteuil
Ils font partie de nous
Ils forment un tout
Ils respirent en nous
Nous rendent fous
Dans le vertige absolu
D’être vils et nus
Narcissiques et absolus
Je me suis enfui dépourvu
Las et fatigué, épuisé
Plus loin que l’été
Alors que le ciel se recroquevillait
Triste et lézardé
Par un sang orangé
Lire la suiteObligatoirement ou nécessairement
Nous irons temporairement
Vers un monde lisse et rond
Sans imprécations, ni émerveillements
Juste par fatalité et pour de bon
Où sont passées nos illusions ?
Ces idées maigres et sans imagination
Affinées dans un laminoir
Vierge de tout espoir
Trembleront les viscères
De nos effusions amères
Qui porteront le parfum
D’une errance sans fin
Lire la suiteUn ciel étoilé, une nuit bleutée
Un vent tournoyant
Les alizées évaporés
Maintenant et tout le temps
Aux confins de la mélancolie
Je me glisse dans la nuit
Parmi les cris des rapaces
Sous la pluie fugace
Dans l’émerveillement
Dans le balbutiement
De vouloir m’endormir
De pouvoir ressentir
La force de cette monotonie
Comme ça, juste par envie
Jusqu’où irons nous ?
Je ne le sais, je ne le veux
La nuit, moi, nous deux
En symbiose
Jusqu’à l’apothéose
D’un matin, d’une aurore
A portée de main, cet or
Turbulent, exubérant
Venant endormir ma nostalgie
Calmant, apaisant
Les silences de mon ennui
Sublime et évanescent
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