Le labyrinthe
Il y a dans le labyrinthe enflammé
Des cieux émerveillés aux teintes orangées
Appelant mes peurs à m’épargner
Donnant à mes craintes matière à les colorier
Pour mieux les apprivoiser et les conserver ?
Ou les distinguer comme unique singularité ?
Je les ai regardées pour mieux m’affirmer
Lutter et conquérir un reste d’humanité
Il y avait aussi ces textes en lettres dorées
Tracés sur les murs de poussières lézardés
Ils disaient de ne rien regretter
Par complaisance ou fatalité ?
Je n’y ai vu que de la facilité
Face à une unanimité de complicité
Tous mes spectres s’étaient ligués
Pour dans ce labyrinthe me propulser
En jouant en boucle avec mes infirmités
Ma nervosité, ma sensibilité, ma fragilité
J’ai dansé pour ne pas m’effondrer
J’ai chanté pour ne pas m’affoler
Pour que la terreur ne vienne plus m’habiter
Et que mes humeurs ne soient qu’irritabilité
Qu’est devenue la simple vérité
Au cœur de ce labyrinthe enflammé ?
Je voyais défiler une existence éradiquée
Mon passé, cette histoire sur papier glacé
Flottant en haut du mat d’un navire abandonné
J’errais entre des murs à l’horizon coudé
Sous les sarcasmes de diables alcoolisés
Bleus furent les temps des anciens alizées
Moi qui en ai oublié les cris atomisés
Les cicatrices sur la pénombre scarifiée
Terrible est l’âme étrangère et inique
Elle me transperce comme une sadique
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