Dans le ruisseau s’évapore
Des flots que j’abhorre
Qui m’enveloppent, me dévorent
Plus haut, plus fort que l’aurore
D’un matin baigné d’or
Il annonce un jour désenchanté
Qui viendra m’enfermer
Me parler d’inhumanité
Par habitude, par fatalité
Tendrement, violemment exagéré
Par l’amour d’une haine enflammée
J’irai me baigner dans ce ruisseau
Un soir, un matin, plongeant de haut
Pour boire, goûter et laper ses eaux
Pour dériver sur les ondes de sa peau
Fusionnels comme des animaux
Où s’éteignent les flambeaux
De nos espoirs imaginaires ?
Tous portent un nom vulgaire
S’extirpent de la poussière
Rampent sans manière
Se contentant d’un plat de misère
Ou d’un sourire de commère
Sublimes furent nos soirs
Construisant notre histoire
Pâle sera l’idée de croire
Dans le reflet d’un miroir
Habillant nos espoirs
En chimères illusoires
J’embrasse cette absence d’idéal
Comme le constat d’un banal
Lire la suiteUne nuit d’été
Nos âmes fatiguées
Dans un air saturé
Du mal à respirer
Des idées à vagabonder
Presque exaltées
S’étirant mouillées
Parmi des ondes asséchées
De nos ennuis partagés
A compter des moutons éparpillés
Ne parvenant plus à les rappeler
Se prélassant dans une sorte de ballet
Comme des danseurs collés
Comme des ombres agglutinées
Nous les regardions s’embrasser
Presque gênés de les observer
Rouge fut notre émoi embarrassé
Nous, vides et sans idée
Dans un air saturé
Du mal à respirer
Une nuit d’été
Parmi ces sceptres habités
Aux confins d’un monde sans vérité
Dans une folie partagée
Parmi une absence programmée
Nos cœur aux ennuis sublimés
Avec le silence pour offenser
Nos rêves abandonnés
Nos instants irradiés
Cette sentence instantanée
D’attendre un matin à se réveiller
Mais avant il faudra passer
Une nuit d’été
Avec nos âmes fatiguées
Dans un air saturé
Du mal à respirer
Des idées à vagabonder
Presque exaltées
S’étirant mouillées
Parmi des ondes asséchées
Lire la suiteAutrefois, derrière le paravent
A entendre le vent, ses hurlements
Tutoyant l’exceptionnel, par pudeur
Les soirs jusqu’à plus d’heure
S’envolait le doux sentiment
D’un passé triste et lancinant
Hier l’oublié, cet instant sublimé
Débarrassé de ses cicatrices
Dans l’extase d’avoir existé
Simple et sans artifice
J’entends ses soupirs
Je me délecte de ses désirs
Sans regret, sans effacer
L’avenir qui va se profiler
Je garde de l’instant passé
Sa magie, son temps
Notre temps passé
Lire la suiteEn apesanteur ; un été
Tout en langueur, s’étirait
A plus d’heure, j’allais parmi les blés
Dans une torpeur orangée
D’un soleil couchant fatigué
Sans but ; si ce n’est…
En toute liberté
En quête d’une vérité
Errer, vagabonder
Sans rechercher
D’autre projet
En apesanteur ; un été
Au-delà de tous les sommets
S’éblouissant d’une nuit avérée
Les étoiles collées et agglomérées
Se parlant, s’écoutant chanter
Moi, les observant médusé
En apesanteur ; un été
M’endormant apaisé
A la fin du voyage effiloché
Entre les branches acérées
Du combat d’une journée
Pour en franchir les forêts
Apparaît une forme de paix
Retrouvée et colorée
D’embruns humidifiés
Posés sur mes lèvres asséchées
J’en goûte l’ivresse assumée
En apesanteur ; un été
Au-delà de tous les sommets
S’éblouissant d’une nuit avérée
Les étoiles collées et agglomérées
Se parlant, s’écoutant chanter
Moi, les observant médusé
En apesanteur ; un été
Une nuit encore habillée
De la chaleur de la journée
De ses variations colorées
Naissent les ombres sublimées
Descendant du ciel étoilé
Pour jouer, perturber ou inquiéter
Dans un bal endiablé
Vers des terres désertées
Où les fantômes s’en vont papoter
Moi, les observant caché
En apesanteur ; un été
Au-delà de tous les sommets
S’éblouissant d’une nuit avérée
Les étoiles collées et agglomérées
Se parlant, s’écoutant chanter
Moi, les observant médusé
Lire la suiteIl y a dans le labyrinthe enflammé
Des cieux émerveillés aux teintes orangées
Appelant mes peurs à m’épargner
Donnant à mes craintes matière à les colorier
Pour mieux les apprivoiser et les conserver ?
Ou les distinguer comme unique singularité ?
Je les ai regardées pour mieux m’affirmer
Lutter et conquérir un reste d’humanité
Il y avait aussi ces textes en lettres dorées
Tracés sur les murs de poussières lézardés
Ils disaient de ne rien regretter
Par complaisance ou fatalité ?
Je n’y ai vu que de la facilité
Face à une unanimité de complicité
Tous mes spectres s’étaient ligués
Pour dans ce labyrinthe me propulser
En jouant en boucle avec mes infirmités
Ma nervosité, ma sensibilité, ma fragilité
J’ai dansé pour ne pas m’effondrer
J’ai chanté pour ne pas m’affoler
Pour que la terreur ne vienne plus m’habiter
Et que mes humeurs ne soient qu’irritabilité
Qu’est devenue la simple vérité
Au cœur de ce labyrinthe enflammé ?
Je voyais défiler une existence éradiquée
Mon passé, cette histoire sur papier glacé
Flottant en haut du mat d’un navire abandonné
J’errais entre des murs à l’horizon coudé
Sous les sarcasmes de diables alcoolisés
Bleus furent les temps des anciens alizées
Moi qui en ai oublié les cris atomisés
Les cicatrices sur la pénombre scarifiée
Terrible est l’âme étrangère et inique
Elle me transperce comme une sadique
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