La complainte d’une âme trop noire

Je suis le vent. Je suis les éléments. Parsemant la terre. Jouant avec la mer. Je suis instable. Coupable. Sans sourciller. Ni m’excuser. Je danse avec les ombres. Maquillant leurs humeurs des teintes sombres. De mon cœur. Je sème la terreur. Avec un parfum de bonheur. Trop brûlé. Trop carbonisé. Les mains enduites du goudron. De la couleur du charbon. De mes yeux. De mes cheveux. J’entends chuchoter à mon oreille. Les tentations de la paresse. Un miel. Une indolence. Qui me caressent. Je suis en transe. Aux portes de l’enfer. Pour satisfaire. Le sublime, l’artificiel. Mes cimes sont intemporelles. Je déclenche la haine. Mes fautes ne sont que peines. Je suis exécrable, abominable. Sans m’inquiéter, ni m’apitoyer. Toujours, tout le temps. Revenant au plus mauvais moment. Semer l’ennui. Engendrer la nostalgie. Inaccessible, impossible. Je suis fort. Je n’ai jamais tort. Allongé sur le dos des nuages. Le temps en otage. Enchaîné au fond d’une tombe. Plus loin que les catacombes. Je regarde la terre. Envieux, amer. J’observe ton visage. Merveilleux, sévère. Fier et sage. Je suis terrorisé. A l’idée de t’approcher. Je crane. J’ai mal. Au bout d’une pique mon crane. Mon âme dans un étau infernal. Je suis prisonnier. De ton regard que j’ai croisé. Cette sensation qui m’a envahi. Affaibli. La pluie n’est que mes larmes. Le vent n’est que mes soupirs. J’ai rendu les armes. Vulnérable avec l’intense désir. De descendre te rencontrer. Sur la terre, au bord de la mer, aux confins d’un désert. J’aimerais. C’est un conditionnel. Un espoir obsessionnel. Sans masque, ni bouclier. Je me sens faible. La première fois. Pour toi. Faible. C’est ainsi que je le vis. Mon univers étriqué. Mon écorce fendue, élimée. Le dos des nuages ne sont que cactus. Je voudrais écrire un nouvel opus. Être celui que je n’ai jamais été. Ce rêve impossible si loin de mes mains. Articulé comme un pantin. Je tremble. Plus rien ne ressemble. A ces certitudes qui renforçaient mes habitudes. Ce passé éradiqué. Damné. Ton regard m’a transpercé. Il m’habite. A tout cassé. A coup de dynamite. Je n’étais pas préparé. A devenir une épave éventrée sur des rochers. Tu ne sais pas que j’existe. Tu ne le sauras jamais. Je suis fataliste. Masochiste. Je m’invente un monde. Où nous sommes. Nos enfants faisant la ronde. Avec ce bonheur qu’ils nous donnent. Je te regarde. Vivre et sourire. Heureux pour ne pas être malheureux. Sans parvenir à retenir. Le temps instillant le poison. Dans tes veines coulant. Lentement, imparablement. Je pourrais tout arrêter. T’aimer. Si, seulement j’osais. T’embrasser. Mon cœur est trop noir. Ma lutte sans espoir. Je te vois t’en aller. Derrière le voile du passé. Sans rien faire pour l’arrêter. Je n’ai pas cette force. Je m’efforce. De protéger tes jours. Leur offrant mon absence pour toujours. Mes pluies seront infinies. Mes vents entêtants. Ils emporteront chaque soir. La complainte de mon âme trop noire.
Lire la suiteLes fantômes de la cathédrale

Il n’y a pas d’instant. Où ne s’écoule notre amertume. Entre les lumières du jour. Teintées des couleurs de nos amours. En ombres diffuses sur un sol d’écume. Il n’y a pas de moment. Où ne meurt blanc et impavide. Le désir avide. De fuir le soleil. De notre union sans pareil. Alors que tremble le sol sous le marteau des cloches. De la cathédrale et que s’entrelacent. Le vrai, le faux. Dans le sang de nos maux. Les yeux rivés sur la rosace. Nos mains accrochées à la roche. Dans le vertige d’un abîme. Qui se creuse à nos pieds. J’ai envie de crier. Les bras en croix, victime. De cette sensation qui nous opprime. En manque d’air. Étouffer, ne plus pouvoir respirer. Dans la brume des labours. De notre vie fracassée pour toujours. Ni morts, ni vivants. Là pour longtemps. Nous usant. Fantômes d’un absolu. De nos corps nus. Errant entre les murs de la cathédrale. L’enfer carcéral. D’un quotidien sans fin. Nous cognant aux portes closes de l’infini. Je cours après le temps. Tu cours après le temps. Avec cette irrépressible envie. D’une course effrénée. Pour remonter notre passé. Vers cet instant où nous nous sommes égarés. Dans le labyrinthe infernal. Condamnés à la peine maximale. De nous battre sans cesse. Pour ne pas succomber. A la faiblesse. De tout abandonner. Aimer, croire et espérer. Il ne reste que cette vérité. Le défi à relever. Chaque jour, chaque nuit. On se l’est promis. Devant des vitraux aux couleurs ternies. Sous le regard des anges de la cathédrale. Aux visages marqués d’un rictus infernal. Sommes nous masculins ou féminins ? Des pantins ou bien des humains ? Il n’y a pas d’instant. Où ne s’écoule notre amertume. Entre les lumières du jour. Teintées des couleurs de nos amours. En ombres diffuses sur un sol d’écume. Il n’y a pas de moment. Où ne meurt blanc et impavide. Le désir avide. De fuir le soleil. De notre union sans pareil. Le présent n’est que néant. Ce néant sera notre présent. Il va durer indéfiniment, irrémédiablement sans autre aboutissement. De ne pouvoir faire osciller le temps. Il ne nous reste que paresse et langueur. Écouter battre nos cœurs. Seules choses restées vivantes. Dans l’univers de ce chaos. Le vrai, le faux. Dans le sang de nos maux. Avec cette question troublante. Un jour serons-nous délivrés ?
Lire la suiteSur les murs du palais

Je ne me souviens plus. C’était. Un jour, un soir, je ne sais plus. L’heure qu’il était. Un ciel embrasé. Un ciel étoilé. Je ne me rappelle plus. En ombres détachées. Sur les murs du palais. La vie, la mort enlacées. Buvant sans trembler. Le poison d’une triste journée. Qui l’eut cru ? Une union d’intérêt. Entre ces deux corps séparés. Dans le vide penchés. Faussement attachés. Sur les murs du palais. Jouant à s’épier. Désirant croquer le fruit défendu. Son goût savoureux. Tentation pour malheureux. Affectivement nécessiteux. Leurs regards ténébreux. La bouche remplie du liquide savoureux. Ses délices capiteux. Que tous deux. Ont bu. Les yeux fermés. Sans trembler. Ni s’interroger. Sur les maléfices du péché. Qu’ils venaient de consommer. Dans l’addiction de s’éprouver. Je ne me souviens plus. C’était. Un jour, une nuit, je ne sais plus. L’heure qu’il était. Les bruits, les sons de cette lutte infernale. Les grognements, l’odeur animale. La violence brutale. Ce combat fatal. S’écrivant en lettres capitales. Sur les murs de la capitale. Corrompue. Le lieu magique. Pour cette confrontation biblique. Crise de panique. Dans les instances tyranniques. Prise de décision fatidique. Avec la satyre d’un jugement cynique. Et absolu. Dos à dos. Les combattants ensemble sur le drapeau. Un oriflamme tanguant tout de go. Au souffle du vent venu de tout là-haut. Sur un air de piano. Pour faire plus beau. A travers les oripeaux. Recouvrant les corps. Nus. De la vie et de la mort. Mécontents de leur sort. Difficile de dire qui a tort. C’est ainsi et alors ? Je ne me souviens plus. C’était. Un jour, une nuit, je ne sais plus. L’heure qu’il était. Tout cela pour te dire. Qu’au bout de ce délire. Je voudrais te voir sourire. Ce trait de lumière que je désire. Aux couleurs du plaisir. La dernière fois, je ne me souviens plus. C’était. Un jour, un soir, je ne sais plus. L’heure qu’il était.
Lire la suiteJe n’ai pas de mots

Une lumière feutrée s’étale sur les livres de notre histoire. Je n’ai pas de mots pour rappeler ces vagues noires. Venues submerger la gourmandise insolente de ces années. Passées à chercher l’âme à la mélancolie étourdissante. Nous emportant au-delà des caprices de notre temps. Il y ces cicatrices envoutantes sur les pages écornées. Là où se sont posées nos mains. Captives sur un vieux slow italien. Entêtant la nuit et la pluie. Je n’ai pas le souvenir. De le maudire. Il nous a apporté. L’instant éveillé de se rencontrer. Il reste nos pas vers ce chemin tout là-bas. Dans la lumière capricieuse de cette heure malheureuse. Où tangue une lumière hésitante. Réveillant le souffle de notre mélancolie. Emprisonnant la peur balbutiante. D’un présent qui s’enfuit. Derrière les vagues noires de notre histoire. Dépression sur une déception. L’infini. Sans raison avec la contrefaçon. D’une salissure. Sur les pages blanches d’un livre touchant à sa fin. Les lumières vont s’éteindre. Avec la tristesse sans feindre. De cette usure. Une heure malheureuse. Sous la lumière capricieuse. De la mort d’un espoir. Où la mélancolie a perdu sa nostalgie. Ce soir. Je n’ai pas de mots pour rappeler ces vagues noires.
Lire la suiteTu es la part d’ombre en moi

Tu es la part d’ombre en moi. Ondulant, se lovant, caressant. Mes faiblesses. Étourdissant. Tout autour de moi. Sans cesse. Tu es tentation, exception, déraison. Réveillant mes frissons. Mon corps qui se tord. Je prononce ton nom. Il me rappelle. La douce ritournelle. Du vent entêtant le temps. Ivre et fou. Nous deux jusqu’au bout. Je suis saoul. De toi. Tu es la part d’ombre en moi. Comment dire sans souffrir ? Je suis brûlé par cette flamme. Tendue comme un oriflamme. Sur le bûcher de mes vanités. A trop regarder. Le temps s’en aller. Sans bouger. Sans parvenir à te retenir. Avec l’envie forte de te punir. Je suis mortel. De toi. Qui m’ensorcelle. Tu es la part d’ombre en moi. Je ne cesse de m’enrouler. Autour de ce puits. Où tu me conduis. Pour me protéger. Ne pas tomber. A l’aube de ce soir. Dans le noir. Les mains tendues. Pour être vu. De toi. Pour que tu me crois. Tu es la part d’ombre en moi. Celle que je veux. Nous deux. Là heureux. Errant dans la nuit. Croyant à l’infini. Modèle réduit. D’un monde que tu maudis. Moi, aussi. En pale copie de toi. Tu es la part d’ombre en moi. Qui grandit, croit. Vorace avec des crocs de rapace. Le sang sur le bec. Mon cœur sec. Je te ressemble. Nous deux qui s’assemblent. Main dans la main. Liant nos doigts. Tu es la part d’ombre en moi. Je la respire. Je la désire. En confusion de notre absolution. Dans le reflet de la lune. Je l’admire. Indivisible et une. Elle est notre loi. Tu es la part d’ombre en moi. Tu es moi. Je suis toi. Cette idée m’entête. Je la répète. Cette idée m’ensorcelle. Tu es moi. Je suis toi. Simple mortel. Tu es moi. Je suis toi. Avec le désir que tu me crois. Tu es la part d’ombre en moi. Je la porte comme une fierté. Je n’y vois pas l’ombre d’un péché. Sur l’autel. De mes croyances de mortel. Les mains liées. A ton esprit associées. Fusionnelles.
Lire la suiteTes hauts murs ne pourront rien n’y changer

Tes hauts murs ne pourront rien n’y changer. Humilié, bafoué. Crachant sur ton vent mauvais. Sommeille en moi une éternité. Pour tout changer. Lutter, bâillonner. La rage de vouloir t’entraver. Au bout d’une chandelle allumée. A te voir brûler. Pour t’avoir trop aimé. Au point de tout rejeter. En chien domestiqué. Incapable de mordre tes mollets. Quant tu me rejetais. Les crocs acérés. Brisés, cadenassés. Hébété, stupide, vautré. Sur une carpette élimée. J’étais là à t’admirer. Répétant ce que tu disais. Croyant en tes vérités. Elle étaient. Miennes en toute simplicité. Tes caresses claquaient. Je pensais que tu m’aimais. Je n’avais qu’une utilité. T’accompagner. Traînant des pieds. Attachés au boulet. De la culpabilité. Tyrannisé, diabolisé. Tu as fait. De mes traits un péché. Être laid et t’aimer. Ne pouvant te regarder. Mes yeux te salissaient. Tête baissée. J’avançais. Courbé, plié. J’avançais. Derrière ta destiné. Ombres cachées. Le long des fossés. Remplis de cadavres entassés. Que nous venions de faucher. Mort à mort. Corps à corps. Moi, salop de bourreau. Toi, désignant, jugeant. De tout là-haut. J’étais ton exécutant. Constamment. Tout le temps. J’étais ton servant. Acceptant, subissant. Révolté. Désirant t’abandonner. Tu m’as supplié. Disant m’aimer. Je l’attendais. Combien de fois je l’ai espéré ? Pour faire la paix. Avec ma culpabilité. Effacer mes péchés. Je l’attendais. Pour t’abandonner. Tes hauts murs ne pourront rien n’y changer. Humilié, bafoué. Crachant sur ton vent mauvais. Sommeille en moi une éternité. Rattraper le temps passé. Écarter les bras et voler. Fermer les yeux et chanter. Oubliant tes tourments. Chassant ces moments. Mauvais. Aujourd’hui, je te laisse errer. Dans les méandres de tes déchets. Sachant que je ne veux te retrouver. Fuir ou mourir ? J’ai choisi. Avec cette folle envie. De ne plus subir. Tes dires. Ce besoin de vomir. Tes hauts murs ne pourront rien n’y changer. Humilié, bafoué. Crachant sur ton vent mauvais. Sommeille en moi une éternité. Au goût de paix. Sans larmes congelées. Mon cœur bat fort. Tu ne récites plus mes torts. Je vis. Cela me suffit. Tes hauts murs ne pourront rien n’y changer. Humilié, bafoué. Crachant sur ton vent mauvais. En moi une éternité. S’est réveillée. M’a donné la force de t’oublier. Juré, craché. Sans regret…
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