Revenant

Tu vois en moi le froid. D’une nuit sans lune. S’assemblent. La peur, l’effroi. L’ombre brune. De nos corps qui tremblent. S’éparpillent les miettes de nos cœurs. Dans le gémissement. De matins. Sans lendemains. Cette sensation m’écœure. Je hais. Ce qui a été. En moi. Tu vois le froid. Cette vérité glacée. Je suis mauvais. Je vis avec. L’empreinte animale du mal. Ce cœur sec. Venue te défigurer. Tu m’as trop aimé. Nos corps. Dans le mauvais sort. D’une rencontre interdite. Maudite. Je voudrais me faire pardonner. Venant à toi en rampant. En addiction d’autres fois. Dans le geste lent. D’une nouvelle fois. Je t’entraînerais vers des sables brûlants. Sous les soleils de mes enfers. Je frémis. A l’idée de te perdre dans ce désert. D’une vie. Tous deux liés à jamais.
Lire la suiteEnfermés dans l’éternité

Sur la musique. Diabolique. D’une partition méthodique. J’entends le tic et le tac. De nos heures en vrac. Sur les rochers. Le ressac. De nos infirmités. La parade de nos âmes en rade. Incapables de s’écouter. Fuir pour se ressembler. Furieusement attachés. A marier nos médiocrités. Pour ne pas s’ennuyer. J’entends le temps. Nous abandonner en courant. Pourrait-il en être autrement ? Monte la peur. Le salaire de nos rancœurs. La nuit, le silence. Le goût rance. De toi. De moi. Sans saveur. Cette idée m’écœure. Oubliant le temps dépravé. De nos corps emmêlés. Laissant le vague souvenir. D’un désir qui expire. Fuir pour vivre. Vivre pour fuir. Quoi ? Toi et moi. Dans les méandres du temps. Je sens le vacillement. D’un imperceptible frémissement. Je me plais à rêver. De pouvoir nous retrouver. D’accepter de s’accepter. Comme des spectres apaisés. Je le sais. Nous n’étions pas prêts. A vivre l’éternité. Cette peine avérée. De toujours se côtoyer. Tu appelles le vide, le néant. Cette idée morbide, rouge sang. Te protégeant. J’en ressens l’acide, le présent. Cette idée morbide, rouge sang. M’agressant. Notre avenir en confettis. Notre passé en charpie. Que reste-t-il ? Une condamnation sans sursis. Abandonnés à se ressembler. Je veux te parler d’un autre temps. Tu veux me parler du temps présent. Comment écourter ? L’éternité. Quand sa nature est de nous éprouver. Souffrir pour s’unir. Il n’y a pas de temps présent. Ni de temps passé. Nos codes ont changé. Dans l’enferment. De notre passé décomposé. Fantômes abandonnés. Il ne reste que nos mains pour nous accrocher. Et ne pas sombrer.
Lire la suiteQui sera à te veiller ?

Une nouvelle fois. J’effleure ton visage. Avec ce voile de pudeur. Sous mes doigts. Cette peur de violer tes rivages. Sur ta peau échoués. Comme des marques de beauté. Tes bonheurs, tes ennuis. Ta vie. Je te parle le langage des signes. Mes mains à te toucher. Ne pouvant te caresser. Je n’en suis pas digne. Ne faisant que contempler. Ton silence, la danse du temps. Étouffant ta pose de pierre. Je suis le lierre qui t’enserre. Te supplie, te parle de mes enfers. Voué à ne jamais pénétrer. Dans le jardin de tes secrets. Combien de fois t’ai-je observée ? Je ne sais plus. Je ne compte plus. Je t’ai parlé. Tu ne m’as pas répondu. Je te disais qu’un jour tu serais libérée. Tu ne m’as pas cru. Les menteurs n’ont pas le droit au bonheur. Je t’ai apportée des fleurs. Chapardées dans des jardins imaginaires. Elles portaient les couleurs de la terre. A tes pieds. Elles se sont fanées. Une nouvelle fois. J’effleure ton visage. Avec ce voile de pudeur. Sous mes doigts. Cette peur de violer tes rivages. Je ne t’ai jamais vue sourire. Ni pleurer. Ni même respirer. J’aimerais te dire. Qu’il me manque des mots. Au bout de tes lèvres. Donnant au temps le tempo. D’un adagio. Triste et mièvre. Je le vois ainsi. Aux teintes de ta vie. Pierres après pierres. Sur des fondations d’argile. Je te sais sensible et fragile. Mes doigts me l’ont dit. Dans le toucher de tes frémissements. Ta joue vers ma chaleur s’approchant. Je le crois. Ainsi est ta volonté. Une forme de croix. Qui dessine ton éternité. Un jour elle va nous séparer. Qui sera à te veiller ?
Lire la suiteSur les terres glacées de ton cœur

Sur les terres glacées de ton cœur. S’étirent les lueurs de tes humeurs. Passagères et fugaces. Blanches et s’enlacent. Entre les branches d’arbres qui s’embrassent. Au loin venus d’un ciel blanc. J’entends les mots. Ressurgis du passé. Pesants et dépassés. Ils sont de trop. Ombres et peurs. Du néant, de notre douleur. Je me prends à rêver. De ne pas les avoir écoutés. Il y a dans ma lâcheté. Une part d’abandon. Un soupçon de vérité. Oublier et effacer. Le faux, le vrai. Comme si je n’avais jamais été. Évaporé. Sur les terres glacées de ton cœur. Particule noyée dans tes crépuscules. Parsemant à toutes heures. Le sol noir de ton désespoir. J’ai cru pouvoir. Te tenir la main. Parallèles sur le fil de notre destin. Différents et impuissants. A se rejoindre. Vont ainsi nos chemins. Sans voir poindre. La lumière d’un espoir. La possibilité de croire. En une étoile. Cachée derrière tes brouillards. Aujourd’hui, il ne reste que le voile. D’un autre soir, l’instant où il se fait tard. Alors que s’étirent les lueurs de tes humeurs. Sur les terres glacées de ton cœur.
Lire la suiteRien ne sera jamais fini

En procession. Une nuit enchanteresse. S’en vont. Les cauchemars. De nos confusions. Dans l’ivresse. De notre abandon. Ne reste dans le cimetière. Que le sol labouré. De nos jours piétinés. Ces pierres. Fissurées. Élimées par le vent. Érodées par le temps. Marquant la fin. De notre destin. Le froid de ta main. L’unique lien. En cette loi. A laquelle l’on croit. Marchant vers les étoiles. Sur ta tête posé le voile. Noir de notre histoire. Laissant le vide. D’une page blanche. Avide. De revanche. Sur d’autres terres. Aux portes de l’enfer. Nous allons. Nous irons. Ensemble. Unis à vie. Je tremble. De découvrir l’inconnu. Nos âmes mises à nu. L’infernale question. De notre possible séparation. Le poids de notre passé. L’étouffement de la culpabilité. L’intense fragilité. De ces incertitudes. Hier et autrefois. Il était nos turpitudes. L’errance de cette foi. En l’immortalité. Nous nous pensions habités. Éternels. Fusionnels. Je le croyais. Tu me l’assurais. Lisant dans les cartes. La vérité, le hasard. Tu paralysais mon cafard. Pour que je reparte. A la conquête. De nos jours, de nos nuits. De fête. Je me souviens. De la pénombre de nos petits matins. Du froid. Le voile brumeux. S’étendant sur nous deux. Reines et rois. D’un royaume invisible. Au confins d’un pays. Inaccessible. Se sont écoulées nos vies. Derrière le paravent. Des pluies et des vents. Entre les ombres. D’une forêt sombre. Peuplée des fantômes de notre passé. Aujourd’hui venus nous retrouver. En procession. Une nuit enchanteresse. S’en vont. Les larmes de notre tristesse. Je te parle de tendresse. Ce sentiment infini. Que jamais rien ne sera fini.
Lire la suiteIrréelle

Irréelle, je t’ai imaginée. Marchant sur le pavé. Au cœur d’une foule pressée. Le long de grilles aux pointes affutées. Irréelle, je t’ai créée. Libre et enflammée. Sortie d’un conte de fées. Évadée d’un quelconque palais. Des amours contrariés. Un homme abimé. Qui t’a cabossée. Sur le chemin de la fatalité. Son ombre à tes basques collées. Irréelle, je t’ai regardée. Dans le miroir et ses reflets. Ta vie à onduler. Entre le faux et le vrai. Sans pouvoir te moquer. De tes choix mal assumés. Irréelle, je t’ai enfantée. Aux teintes de mon passé décomposé. Pour mieux t’épouser. Sans rien avoir à te cacher. Je ressens une plus grande facilité. A t’aborder sans trembler. Tu pourras me regarder. De ton visage de poupée. Me voir me consumer. Irréelle, je t’ai façonnée. Dans mon esprit enfiévré. A l’idée de pouvoir te parler. De tout, de rien, sans t’ennuyer. Nous irons sur les pavés. Au bout des années. Au cœur d’une foule pressée. Le long de grilles aux pointes affutées. Tu me conteras ton passé. Je suis là pour le refermer. Irréelle, je t’ai embrassée. Avec tant de fragilité. La peur de te briser. Ce rêve que je me suis mis à aimer. Il a peut-être existé. N’est peut-être pas né. Là à m’habiter. Frileux de te voir passer. Entre tous ces gens pressés. Je vais te voir arriver. Sur toi mes bras vont se refermer. Irréelle, je t’ai nommée. D’un prénom ailé. Capable de t’emporter. Sur le chemin de notre destinée. L’esquisse dessinée. De nos silhouettes collées. Sur un pont entre des gens agglutinés. Disparaître, nous dissiper. Entre les courbures du temps écoulé. Irréelle, je t’ai pardonnée. De n’être pas encore passée. De me négliger. Dans mon rêve tu me souriais. C’est peut-être trop te demander. Je n’ai pas le droit d’exiger. Je ne veux pas abimer. Nous, notre idée. Je vais encore patienter. Te laisser hésiter. Tu as peur de t’engager. Je l’ai éprouvé. Cette façon de s’interroger. La peur de se tromper. L’inquiétude de le regretter. L’inconnu, ses rives empoisonnées. Irréelle, je t’ai libérée. Je me suis retiré. Pour te laisser respirer. Ne plus avoir à te torturer. Tu vas pouvoir marcher sur le pavé. Au cœur d’une foule pressée. Le long de grilles aux pointes affutées. Sans avoir à me croiser. Irréelle, tu es immortelle. Dans mon cœur, dans mes pensées. A jamais réelle.
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