Comme si…
J’ai la tendresse d’une mélancolie
Ces souvenirs d’un passé inassouvi
Une tristesse évasive presque éblouie
Qui se répand lentement comme si
Ce rien incertain était réel aujourd’hui
J’attends une respiration, tout de lui
Dans mes cauchemars battant la nuit
Ils sont illusoires recouverts des habits
D’un passé illustre, fier et conquis
Qui se répand lentement comme si
Tout était sur le papier dessiné et écrit
Sous une lune j’entends ses cris
Ils me rappellent tout ce qui s’enfuit
Les méandres d’un temps inabouti
Qui maintenant se dresse, rejaillit
Il erre près de moi , il est aussi
Ma mélancolie, mes nostalgies
Lire la suiteComment imaginer ?
Tristement sans blaguer
Pensivement sans rêver
Tendrement sans ressasser
Il est si loin, comment imaginer ?
L’ombre évanouie à jamais
La démarche presque déséquilibrée
L’odeur d’une pénombre délavée
Le caractère d’un passé éloigné
Il est si prêt de ces feuilles fanées
D’un cimetière de Toussaint endeuillé
De pierres parmi d’autres mal taillées
Le silence posthume en cri avéré
Le néant abouti d’une longue allée
Il est si tard maintenant pour tracer
Le sillon d’un avenir rose et bleuté
Les couleurs sombres sont venues habiller
La pénombre d’une mélancolie irradiée
Où sont tétanisées des aurores oubliées
Tristement sans blaguer
Pensivement sans rêver
Tendrement sans ressasser
Lire la suiteAvec passion
Avec passion dans des limbes extatiques
Brisant les suffisances passives et uniques
Fréquentant des états erratiques, tendrement
Dans l’ignorance d’un dieu jouant du violon
Quand les matins frileux se lèvent paresseusement
Je crie à l’inutile, à la cacophonie sans omission
Pour entendre plus fort que le silence ce bruit
D’un être vivant dans cette tombe immatérielle qui
S’étend enserrant le cou de ces vertiges ordinaires
Ce quotidien aux toits qui fuient presque vulgaires
J’ai sur eux le regard amer d’un fleuve sans eau
Fait d’un mépris qui me glorifie et me grandit trop
Force crispée gonflant mes veines comme un ballon
Sur des péninsules je m’envole dans cette addiction
Posant sur les plaines et les blés un regard apaisé
J’entends le sommeil des jours illustres argumentés
Quand s’extraie du poème noir la liqueur savoureuse
Offrant à mon âme sa bienveillance vertueuse
Lire la suiteTortueux
Je pénétrais dans un corridor enturbanné
Un absolu ébahi d’un temps empoussiéré
Comme sont nos rêves extirpés du passé
Assis sur des canapés flétris et bleutés
Assoupis en cercle à force d’être étirés
Entre le réel et ce possessif actualisé
De ces journées multiples et répétées
Par les cris de chauve-souris effarouchées
Qui goûtent le sang plutôt que le blé aviné
Semblables sont leurs corps velus et rasés
Je leur dis postérité, elles répondent être aimées
Je pénétrais dans un corridor enflammé
Au goût de miel liquoreux sur du maïs séché
Quand affranchies mes torpeurs se sont décimées
Dans un château tortueux, fragile et désespéré
J’ai cru en ses expériences inexpressives et frelatées
Par fainéantise, par complaisance ou par anxiété ?
Il était trop tard pour s’apitoyer ou pour apprivoiser
Les flamboyances d’une aurore sur des murs violets
Transfigurés sous le pinceau d’un peintre oublié
L’ancre de mes ors s’est alors posée dans un marais
Tout être n’est qu’une approximation exaspérée
Lire la suiteLes enfances passagères
J’allais entre des rocs déchirés
Croyant à l’exception de l’inutile
Là où les larmes s’en vont pleurer
Coulant incertaines et malhabiles
Sur nos corps et leur mélodie
Sur ce derme satiné et rougi
Qu’on appelle du fond de l’abîme
Quand la peur, la crainte riment
Avec des éveils enchevêtrés
Où l’irréel se terre absout et prostré
Je sais que je ne suis plus sourd
Aux cris, aux chuchotements pour
Des annonces vertueuses et antiques
Quand s’éveillera l’aurore historique
Lorsque tes yeux bleus me brûleront
Et que tes mots seront à l’unisson
Roulera le vent torride et maudit
Sur l’herbe jaunie de ma mélancolie
Balayant l’instant d’un vent impétueux
Je te dirai alors le moment victorieux
Qui sera ce peuple triste et fécond
Hurlant sa piété du haut d’un balcon
Il est en moi ; il est en toi
Transporte notre foi, écrit nos lois
Dans l’absolu de nos enfances passagères
Inhospitalières sur ces neiges familières
D’un peuple transi aux visions crépusculaires
Lire la suiteÉloignement
Mélancolie en sous-sol dans une caverne
Faîte de pages poétiques comme un symbole
De ces yeux nostalgiques habillés de cernes
Tutoyant les extrêmes qui s’évadent, caracolent
Sur des cimes enneigées où s’ébattent des aigles
Aux serres empoignant nos tristesses passagères
Sombres, presque amnésiques de toutes règles
Elles sont intimes, décuplées dans la postérité
De s’habiller d’un velours usagé qui protégeait
Ce reste d’humanité s’endormant pesamment
J’ai l’impression de m’en éloigner furtivement
Dans l’aube blanche d’un matin éparpillé
Sur l’oreiller d’un passé qui me dupait
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