Cheminement
Ma mélancolie s’irradie au frontispice fédérateur
D’un ciel méticuleux zébré de bleues et de peurs
Qui s’exfiltrent entre mes doigts comme autrefois
Pourquoi les forêts giboyeuses sont-elles celles des rois ?
Oh toi ma loi, déesse endiablée, cardinale de mes bassesses
J’ai ces vertiges d’inattention, béquilles à mes faiblesses
Qui s’habillent des oripeaux de mes infirmités
Alors que s’évadent mes empreintes venues du passé
Je tremble, je m’assoupis, j’erre parmi cette nostalgie
Je gambade immature devant la nuit, ce soleil ébloui
Noir, absent, il est sans contrefaçon
Réside dans la poche de l’épouvantail sans raison
S’ébat dans le brouhaha du cheminement de mes pas
Lire la suiteSouvenirs
Tandis que nos corps à cris et à mort
Se répandaient en conjectures contre le sort
Et que tremblaient les lames s’affûtant
Sous la pierre d’un acier mordant
Tanguait le radeau immatériel
De nos passés corrompus et artificiels
Je goûtais encore sur la langue ce venin extasié
Celui que j’ai trop bu au point de l’aimer
Dis-moi où grandissent les lamas et les pumas ?
Que je puisse m’étendre là
A regarder le firmament se fendre, se nouer
Alors que s’illumineront les catacombes orangées
Dans le brouhaha du cheminement de nos pas
Lire la suiteOublié
Oublié, expulsé, sans crier
Plus loin qu’imaginé, extasié
Pendant des nuits d’éternité
Sur un velours ébloui et bleuté
Tremblements sur nos entités
J’entends des vocalises endeuillées
Fredonnant des airs imaginés
Cours, cours, petit gibier
Nos cimetières vont te glorifier
Puis s’endormiront fatigués
Oublié, expulsé, sans crier
A foison, en fusion dans le creuset
Pierre philosophale érodée
Sur un tamis à mailles rouillées
Je saisis le corps, l’esprit, et
Le silence, son essence humidifiée
Dans la transhumance apeurée
Pleure, pleure, petit gibier
Nos labyrinthes vont te protéger
Puis t’emprisonneront rassasiés
Lire la suiteMaintenant
Je touche, je malaxe, je déplace
Je susurre, j’exprime, j’enlace
Le temps, l’instant, le vent
Tout le temps et maintenant
Je pense, j’exprime, j’annonce
Je dis, je ris, je prononce
Ton nom, ton prénom, le son
Sans exception, sans contrefaçon
Je faisais, je croyais, je pensais
Je pleurais, je succombais, je rêvais
Face au mur, sans être sûr, avec allure
Notre futur, cette caricature, si dure
Je dessine, je lambine, je câline
Je cuisine, j’enfarine, j’assassine
Nos espoirs, nos tentations, nos
Soirs, nos projections, nos copeaux
Je culpabilise, je joue, je matérialise
Je ridiculise, je loue, je centralise
L’art sans fard, le hasard si tard
Calamar en kevlar, polar sans oscar
Je suis, je survis, je m’enfuis
Je saisis, je m’ennuie, je subis
Le temps, l’instant, le vent
Tout le temps et maintenant
Lire la suiteAnéanti
Parle moi d’impudeur
Avec tes mots, ta candeur
Pour me rappeler nos insolences
Nos hésitations, nos offenses
Vulgaires et impalpables
Ces errances ineffaçables
Comment les oublier ?
Lorsque le ciel se teinte et
Se voile encore un peu plus
Je te parle de ce filtre diffus
Opaque sur nos lunes noires
L’obscurité cruelle d’un soir
Baromètre de notre témérité
Embrassant la fatalité maintenant
Devant quelques hiboux exaspérant
J’ai ce miel sur les lèvres
Ce soir s’élève cette fièvre
De nos corps chamarrés
De nos cœurs amarrés
A un ponton au bout d’un quai
Partons au loin obnubilés
Par l’espoir de si peu, de ce rien
Il est notre tout, notre destin
S’enivrant à l’alcool immature
De nos liens, de nos parjures
Un cadenas attaché sur un pont
Symbole d’éternité si frêle, si con
On a jeté la clé avec frénésie
Et, j’en ris, transis, anéanti
Lire la suiteNos jours vénéneux
Un tango avec un lion ou une lionne
Une tendresse saccadée à bout de crocs
Tu es là statique alors que se façonne
Le temps infiniment tout là-haut
Et que les corbeaux de nos cieux noirs
Papotent sur les variations de nos désespoirs
Ils colportent le futile, nous jugent inutiles
Nous sommes des sots, arrogants et mystiques
Errant dans des couloirs sombres et magiques
Nos corps translucides glissent sur le parquet
Solitaires sont les expressions de notre fatalité
Accouplée à des instants inutiles et atrophiés
Il en est ainsi de la violence d’une virilité affadie
Nos riens transportent l’intensité de nos envies
Parle-moi pour éviter que celles-ci ne s’éteignent
Dresse-moi un état du passé coulant dans nos veines
Je crois que nos extrêmes ne sont pas une fin
Ils témoignent de ce que furent chaque matin
Des fleuves turbulents, des torrents impétueux
Reconnaître que ces instants étaient heureux
Je le peux dans le silence de nos jours vénéneux
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