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gothique et romantique

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À jamais immobiles ?

Publié le 17 Mar 2022 | Aucun commentaire

Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie

D’un état extatique aux formes amoindries

Cette eau échappée d’une cavité, un talisman

Entre les doigts d’un dieu, presque un enfant

Immature face à nos rebellions, souviens-toi

Lorsque nos tremblements éveillaient notre foi

Dans l’instant, ce paravent au vice de la fatalité

J’ai en moi cette porosité de t’aimer, de t’admirer

Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie

Lassée de nos variations, polies et arrondies

Nos silences, leurs cris, la rédemption

D’une fatalité aux os effrités, aux rires effacés

L’offense de violer le sanctuaire d’une exception

Banalement en avilissant nos concessions au sacré

Stupidement pour exister avec le plaisir de haïr

Jusqu’où irons nous pour encore frémir et rugir ?

Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie

D’une particule, d’un effleurement imperceptible

D’un tout, d’un rien, sur un papier tracé au fusain

Par le prétexte de fusionner, de devenir inaccessibles

Nous effaçant en validant les suppositions d’un devin

Elles entailleront nos certitudes, écriront la fatalité

Émotionnelle de nous perdre dans le labyrinthe violet

Dis-moi si peindre hier donnera une couleur à nos enfers ?

Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie

D’une mélodie, cette folie rageuse comme une anxiété

Un abîme aux tréfonds de nous, fous de cette vérité

Violente, irrationnelle, vertueuse, quasiment vénéneuse

La magie d’un tremblement, la métamorphose heureuse

De nos fantômes qui séduiront des nonnes aphones

Danseront avec elles sur une musique qui cartonne

Pourquoi leurs effusions resteront-elles sans passion ?

Je te parle d’infini, d’une envie, notre vie

Sans rancœur, le soir à la lumière d’un bougeoir

Témoin d’une infortune, sans rien, ni même avoir

Courir pour ne pas être vu, s’effondrer, s’assoupir

Par instinct, avec l’esprit de survie, ne pas mourir

Explorer l’inutile, lui donner un sens, une idée majeure

Maintenant à toute heure, j’attends encore cette lueur

Existe-t-il un lieu où nous resterons à jamais immobiles ?

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L’éloge du néant

Publié le 17 Mar 2022 | Aucun commentaire

Quand s’échappe le vide entre nos mains

Lorsque sur le derme ne subsiste que le néant

S’étendant jusqu’aux frontières du lendemain

Qu’irrémédiablement s’endort le souffle en dedans

Assure-moi que nous resterons immortels

Que nous hibernerons intensément fusionnels

Dans le labyrinthe de notre cheminement

Parmi les riens de nos matins benoîtement

Lorsque le blé de nos humeurs sera moissonné

Et que notre humanité s’éparpillera mouchetée

Vers les contreforts de cimes cristallisées

Je ressens leur froid se répandant en moi

Comme le vent s’enroulant autour de la croix

Versatiles sont les explorations de nos impossibles

J’ai l’ignorance, cette incapacité de l’indisponible

Pour rester droit et franc face à l’irrépressible envie

De réécrire une histoire, peut-être même notre vie ?

Avec des ajustements, des variables infinitésimales

Comme si ces détails avaient une valeur maximale

Écart entre le passé, le vrai, demain, un autre destin

Faille d’une profondeur abyssale traçant le ravin

Entre hier et maintenant, je frémis face à l’immaturité

De ce nécessaire inutile qui caractérise nos infirmités

La mélancolique errance tracée sur une toile vierge

Deux silhouettes sans corps, se consumant sur le cierge

D’une immortalité désuète, aux aurores carcérales

L’emprisonnement de la répétition sans repère cardinal

Où sont enterrés les héros de nos existences fanatiques ?

Dans le trémolo lénifiant de propos dithyrambiques

J’entends le requiem de nos promesses inabouties et

Je m’endors sur nos étés fabriqués avec une pudeur contrariée

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Les ombres

Publié le 10 Mar 2022 | Aucun commentaire

Je pourrai aimer les ombres crépusculaires

Leur donner un nom à l’emporte pièce

Comme une pantonyme stupide et fière

Spectateur devant elles d’un absolu d’espèce

Dans une variation inaboutie de notre ennui

En transhumance parmi un désert infini

Ces nuits où s’éteignent les bougies

Dans un souffle las, nos nuits à petits pas

Et si les rêves s’exfiltraient dans un imaginaire ?

Je saurais les retrouver sur d’autres terres

Là où vécurent les dinosaures de notre passé

Tu sais ces incertitudes toujours pressées

Lorsque nos cœurs battaient prestement

En s’unissant dans les tempêtes et dans le vent

Je vibre encore un peu, insuffisamment

Il me reste si peu, des détails, une faille

Profonde, ciselée comme une entaille

J’en lèche le sang dans un aboutissement

Où sont les ombres d’hier, crépusculaires ?

Cachées, effacées ou simplement s’endormant

Sur le lit de feuilles mortes, ce tapis de l’amer

Sur la langue, alangui, dans un frémissement

J’irai narguer l’inutile, toujours, encore cette fois

Cette carapace frigide en souvenir d’autrefois

Perdu dans l’immensité, voyageant sur un traîneau

Vers l’aube avec le poids abyssal d’un fardeau

Celui de nos compromis affadis et racornis

Rouges à jamais seront les fossiles de nos vies

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Folie

Publié le 3 Mar 2022 | Aucun commentaire

Il y a dans notre torpeur

Les signes inquiétants

D’une fêlure, d’une peur

S’alimentant sournoisement

En avalant les jours et les nuits

Dans une lente agonie de gris

Cette ombre tentaculaire

Qui sur nos têtes s’agglomère

Je bois tes paroles anciennes

Toutes encore sont miennes

Vides, nauséeuses, atomiques

Tu parlais de néant à venir

Avec cette idée de pathétique

Comme si nous étions sans avenir

Aujourd’hui je crois en cette folie

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Nos enfants

Publié le 24 Fév 2022 | Aucun commentaire

Je te parle de violences impardonnables

En rémission à nos exceptions improbables

Comme des langueurs sur nos océans perdus

Comme une torpeur sur nos draps étendus

Je te parle de ces miettes indéfinissables

De ces infusions à caractères infinitésimales

Tremble le vent sur le blé de nos plaines rases

J’ai cette faiblesse de te remiser dans une case

J’entends l’instant, ses frémissements, son enchantement

Beaux seront nos sermons, faux seront nos enfants

Je les imagine vertueux, critiques à notre égard

Allant au bal magique se brûler puérils et nostalgiques

Là-bas derrière une haie, frappant à la porte du hasard

Ainsi seront écrits les mots du poème mélancolique

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Les méandres de l’instant

Publié le 9 Fév 2022 | Aucun commentaire

Tandis que la lune cajolait nos désespoirs immobiles

Je pensais à ce monologue de la peur quand s’abat l’hiver

Une variation d’un effroi fait d’errances tièdes et graciles

Lorsque la tendresse incestueuse impose de dessiner l’enfer

Dis-moi pourquoi exagèrent ces brumes oniriques ?

Parfois leur frénésie m’exaspèrent. Quel triste cirque !

Il en est ainsi de nos exaspérations lentes et capiteuses

Toutes ont un goût de bouchon, de larmes infectieuses

Pourquoi danser ou verbaliser un présent indéfendable ?

Nos êtres n’ont de sens que d’être fondus dans l’oubli

Je sais oui je sais que nous étions falots et condamnables

Dans les rayons d’un soleil triomphant aux pâleurs aigries

Je tremble des soirs qui sur moi se profilent et m’entravent

Bohèmes dans les plaines d’Asie centrale où plane l’aigle

Plus forts que nos émotions vertigineuses, presque graves

Le testament d’hier a été rédigé sans nous, faut-il une règle ?

Aisance de paroles quand le chœur s’empare du requiem

Monte dans la voûte les variations électriques d’un état

Une façade que j’abhorre sur le vitrail pareil au même

De notre endormissement sur les touches d’un piano las

Nos spectres sont sans reflet, ils nous laissent nous imaginer

Faut-il être beau pour se sentir bien dans sa peau, être aimé ?

Je te parle tendresse par complaisance pour tuer le silence

Danse petite colombe, virevolte tant que somnole l’indolence

Les pénombres sont affolantes presque complices triomphantes

Au soleil noir de la peur se crucifient par facilité intransigeante

Maquillant le vrai en nageant sur l’immensité parcellisée et violet

S’évade l’esprit de l’enfant qui balbutie un passé décomposé

Je bois l’onde de nos émotions transgressives en pensant à l’exil

Ces terres à venir qui hument le présent de demain sur une île

Tous les lieux ont une âme, laborieux nous avons perdu la nôtre

Je le sais. J’en ai vu le reflet dans le miroir tendu aux autres

Qui pourra encore nous prendre pour des bigots, des salops ?

Par complaisance les saints facilitent le toucher de ce qui est beau

Les blizzards affadissent les mortes feuilles d’un automne pluvieux

Qui tiendra le parapluie de nos infirmités joyeuses, peut être un envieux ?

Je sais la solitude permanente quand fumant s’ouvre l’enfer

Je déplore la rondeur de ce monde triste, funeste vierge de fer

Toi qui méprise l’odeur de l’encens des matins versatiles et frêles

Où irons nous abreuver nos humeurs fécondes, agiter nos crécelles ?

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