Nouant les fils d’une vraisemblance. S’endormant dans les candeurs de l’enfance. Deux fantômes, deux par deux. A la queue leu leu. Sur une plage déambulent. Dans leur besace tant de mensonges. L’arme fatale qui dissimule. Le noir et l’acide qui les rongent. Apportant la terreur au pays des songes. Pendant que flottent sur une rivière. Les cadavres d’années entières. Souriant au regard des enfants. Candides qui apprennent le néant. Comme une forme de vérité. Soupçonnant le mensonge au cœur de leurs songes. Tout en refusant de brûler. L’image de deux fantômes vertueux. Des moralisateurs habillés de noirceurs. Qui plaident l’amour pour eux. Sans comprendre que ce bouclier. Servait à les protéger de la honte qui les hantait. Sur un bateau les enfants s’en sont allés. Loin de la rivière du passé. Loin de la plage abandonnée. Où tourneront à jamais. Deux fantômes qui n’avaient qu’à dire la vérité. Juste pour respecter ceux qu’ils déclaraient aimer.