Sur le quai, là où les flots mauvais
Viennent s’écraser, laminés, épuisés
J’irai promener ma mélancolie abîmée
D’attendre le lever d’une journée ensoleillée
Un temps bleuté où l’on peut imaginer
L’instant d’hier et d’après totalement mélangés
Par usage ou par fraternité, peut-être par facilité ?
Sur le quai, là où les flots mauvais
Viennent s’écraser, laminés, épuisés
J’irai observer le lointain s’approcher
Il viendra proche de moi s’amarrer
Pour me proposer de l’aborder, de rêver
Et puis aussi de pouvoir y monter
Et s’en aller vers des terres apaisées
Sur le quai, là où les flots mauvais
Viennent s’écraser, laminés, épuisés
J’irai parler aux automnes, aux étés
Intensément réunis dans un paradoxe doré
Fait de désunions presque assumées
De soupirs qui incitent à s’extasier
Devant leurs couchants enflammés