Sur la route de Budapest en passant par l’Allemagne de l’Est.Un mur noir, des vitres brisées. Un ciel noir, des murs fissurés. Des larmes noires, un crépis abîmé. Coule le temps. Se dissipent les rêves d’enfant. Riment les vers d’un passé s’endormant. Des portes fermées. Des serrures nouées. Des rideaux tirés. S’étend le mur longuement. Comme les pages d’un testament. Comme l’odeur de la mort en dedans. Errent les fantômes. Se terrent les rires des mômes. S’enferrent dans le dôme. Du temps le poids languissant de ces instants. Quand la vie s’enlaçait aux couleurs des bougies. Éclairant des amants transis. Frappant ce souvenir avec force. Fracassant ce désir jusqu’à l’écorce. Piétinant ce soupir avant que ne s’amorce. La remontée de l’égout. Les jets de boue. Le souvenir jusqu’au bout. D’une ville désolée. Sans repère, sans image du passé. Laissant le sang sur ses murs sans savoir oublier. Sur la route de Budapest en passant par l’Allemagne de l’Est.