La glaise aux pieds, je viendrai. De ces terres imaginaires. Où l’aube se lève crépusculaire. Moment où le cerf sort de son repère. Instant où s’entremêlent les rumeurs. Des ondes lancinantes de nos peurs. Je prendrai le long chemin. Passant par les bois et les près. Pour venir te retrouver. Dans les brumes d’un matin. Frileux aux portes de l’hiver. Tu me demanderas des nouvelles d’hier. Du chant castrateur des sirènes. Des courses folles des enfants de Bohème. Sans mot pour te répondre, je m’étendrai à tes pieds. Pendant que tu invoqueras le feu du brasier. Cette douleur en nous emmurée. Pour comprendre et expliquer. Nos cœurs plantés sur des piques. Nos hésitations, nos crises de panique. Cette frénésie de fuir en avant. Pour exorciser le présent. Je devrai encore te mentir. Par devoir ; pour abolir. Le fléau de nos sorts. Agitant l’âme de nos morts. Ils se réveilleront hurlant face à nous. Les crocs acérés alors que nous serons à genoux. Sans pouvoir rien leur promettre. Je me remplirai du vide. Et cette orgie affligera mon être. Rendant mon âme morbide. Avant de pénétrer dans le jardin des cendres. Où tête basse je ramperai jusqu’à toi. Prenant le temps pour le suspendre. Afin d’épingler à l’éternité notre foi.