J’ai rêvé de toi cette nuit. En noir et blanc. Claustrophobe de ces nuits qui me hantent. Ce vertige infernal qui m’emporte doucement. Chaque soir lorsque la pénombre recouvre mes pas. Je m’allonge près de toi, las. Vertueux ou nostalgique, flambard aussi. Caressant cette nostalgie qui nous relie. Un trait d’union entre nos âmes, nos différences. Je ne vais pas me plaindre devant toi, par amour et par décence. Je suis parti de si loin de ce jour qui s’éteint. Il a été lumineux des centaines de fois avant cette fin. Lourde de fatigue, sur le canapé emportant dans le sommeil mes yeux clos. Je vais te retrouver comme à chaque fois immatérielle et belle. Je t’imagine éternelle. Féerique parmi nos multiples sursauts. Je tremble devant ta fragilité. Je m’assoupis dans le corps de nos fidélités disséminées. Ces temps abîmés que tant de fois nous avons réparés. Avec le fil à coudre de nos vies. Empruntés aux viscères de nos peines noircies. Pas tant de souffrances assumées.