Nous sommes deux à contempler les cieux. Nous sommes deux. Sur les rives d’une plage. Au cœur d’un mirage. Dessinant une lune sur une mer de nuages. Taguant des étoiles, scintillantes. Abolissant des frontières. Vacillantes. Cherchant dans un cimetière. La force de grimper le mur de pierres. Lézards au soleil. Sortis du sommeil. Éternel. Avec l’image maternelle. D’un amour fusionnel. Reflet de cette anxiété. Nos mains tremblent sans chercher à le cacher. Notre respiration est saccadée. Essoufflée. Notre lune est sombre. Maquillée d’ombres. Nos étoiles filantes. On vit d’habitudes. Paralysantes. Prélude de notre platitude. Nous sommes deux à contempler les cieux. Nous sommes deux. A écouter battre le temps. Les araignées tissent leurs toiles. On traîne dans les champs. Regardant le jour qui se dévoile. On marche lentement. Les cafards hantent nos murs. Nous les voyons courir. Sans être sûrs. De vouloir les voir mourir. S’essoufflent nos envies. Dans le firmament de notre mélancolie. Au cœur d’un mirage. Dessinant une lune sur une mer de nuages. Ils sont noirs. Chargés de pluie. Noyant nos vies. Sous un clapotis. Sans espoir. Nous sommes deux à contempler les cieux. Nous sommes deux. A faire semblant. Encore un moment. Ayant vécu d’amour et d’eau fraîche. Si proches d’un naufrage. L’herbe rêche. De nos marais nous prenant en otages. Englués dans notre passé. Incapables de l’éradiquer. Nous sommes deux à contempler les cieux. Nous sommes deux. Sans parvenir à se dire adieu.