D’un pas pesant tiré par quatre chevaux. J’ai vu passer le corbillard de ma nostalgie. Avec des yeux rubis teintés d’un voile d’infini. Lentement ils progressaient traînant des sabots. Se dirigeant vers l’enfer ou le paradis. Je n’avais pas encore choisi. Dans mes larmes brillaient encore ce rêve interdit. De rejouer avec envie la comédie de ma vie. Dans le délice de ce jeu d’ombres égarées parmi ces peurs qui m’encombrent. Enterrées dans une tombe sous un éboulis. Afin qu’elles ne reviennent plus me hanter. Tout au long de ces nuits où elles réveillaient mes insomnies. Aujourd’hui, je cris, je m’enfuis porté par l’ivresse de ma nostalgie. Cet alcool frelaté du vagabond que je suis. Fait partie de ma vie, me nourrit. Colore de noir et de gris mon âme mon esprit. Il est un tout et c’est ainsi. J’ai voulu m’en séparer nier mon passé. En recherche d’une identité, je me suis égaré. J’avais oublié qui j’étais sur les rives acides de l’infini. Et, j’ai vu passer le corbillard de ma nostalgie. D’un pas pesant tiré par quatre chevaux. Un matin où il faisait beau. Fier assis sur un banc de pierre. Entre les mains le livre de mes regrets. Que je feuilletais sans m’y intéresser. Regardant le corbillard s’en aller. Sans parvenir à m’apitoyer.