Le vide. Son infini. Un appel. Au bord duquel marchent tes pas. Rien pour te retenir. La peur panique d’en rester là. Basculer. Tomber avant de mourir. Que tout soit fini. La plainte d’un loup déchirant le ciel. Poignard acéré plongé au plus profond de tes entrailles. Douleur sans pareil. Faisant jaillir tes dernières gouttes de vie. Larmes de sang. Sur la neige gisant. S’étalant en traces éphémères. Au goût amer. Des branches givrées. Auxquelles te raccrocher. Pour ne pas tomber. Fuir. Réagir. Errer. Ivresse. Au cœur de la forêt. Le hurlement de la bête te brutalisant. Énervée par la lune sortant des nuages. Éclairant tes pas hésitants. Affichant ta détresse. Ta faiblesse. Pale image. Te tendre la main pour te soutenir. Te retenir. En étant incapable d’y parvenir. Tu ne me vois plus. Ne m’entends plus. Courir. Après des souvenirs. Les capturer. Les saisir. Grains de sable s’engouffrant. Dans le sablier du temps. Flirter avec le vide pour les contenir. Penser qu’à jouer avec tout sera réglé. Quelle erreur. Je ne peux te le crier. Ni même te conseiller. Je me suis effacé. Tout à l’heure. Quand nous nous sommes séparés. Brisés par le hurlement de la bête. Entré dans nos têtes. Rappelant nos différences. Nos errances. Comme une sentence. Avec pour peine capitale, le vide. A chacun. Sans lendemain.