Alors que je m’extasiais stupidement pour des banalités
Et que je me répandais inutilement dans des élans indolores
J’hésitais à me projeter là-bas vers les contreforts de l’horizon
Pendant que mes frustrations avaient la résonance de mes afflictions
Aussi, je dus implorer indûment un couple de colombes multicolores
Ténébreux, il revenait enfiévré d’une ronde achevée par un vol de nuit
Il portait pesamment en bandoulière sur l’épaule un sac de nostalgie
Et passa si haut au-dessus du jardin puis alla se poser dans le lointain
J’aurais aimé qu’il s’approche et me parle de son voyage transafricain
Me fasse rêver par des artifices primaires et profondément enfantins
Que je puisse m’évader avec lui loin de ce présent insipide et contraint
Mais le ciel se couvrit de nuages anxieux tous bleutés et mouchetés
Je vis alors sortir de mes labyrinthes des fantômes endimanchés
Doux et vulgaires, ils voyageaient en solitaires dans l’air
Flottant sur des champs irradiés d’une aube blanche et amère
Je les ai observés sobrement prostré derrière ma fenêtre
Cette barrière entre eux et mon présent où s’enchevêtre
Les cadavres des mes errances filandreuses et giboyeuses
Parmi les galeries et les alcôves d’un château renaissance
J’erre entre les fils du temps me prélassant dans la nonchalance
Je somnole, me traîne, sacralisant une errance insipide et sans envie
Alors que le silence hurle sa cacophonie exaltée et foudroyante
Je suis invisible, fantomatique, totalement accompli dans ma vie
Je m’époumone en bafouant le néant d’une inutilité renversante
Pendant que j’inspire la poussière survoltée d’une haine flétrie