Au ralenti. Sur le fil. De ta vie. Entre les ombres et les lumières. D’une ville inhospitalière. Coule le désespoir. De fontaines endormies. Le soir. Le jour, à l’infini. Toi à les observer. Dans une pause recroquevillée. Alors que l’horloge vient de sonner. 21h 82. Faisant pénétrer dans ta tête le chant. Merveilleux. De tes souvenirs d’enfant. Sautant. Guillerets. Au-dessus des champs et des haies. Toi, les bras écartés. Pour les arrêter. Avant de se noyer. Dans le désespoir de fontaines endormies. Où flotte la somnolence. De tes répugnances. Les insomnies. De tes cauchemars. Cette faiblesse. De remettre à plus tard. L’adaptation de tes bassesses. Sur le fuseau horaire de tes mauvaises heures. Il est maintenant 21h 86. L’horloge vient d’empaler ton cœur. Meurtri. Sans pudeur. Avachi. Pendant que se répète. Dans ta tête ses battements à tue -tête. Étalant une passerelle sur le vide sidéral. S’étendant à tes pieds. Dans la profondeur abyssale. D’un lac et de ses reflets. Ton visage abimé. Tes mains pour le cacher. Aux regards de fontaines endormies. Alors que l’horloge vient de répéter. Le fracassement de 21 h 86. Comme si rien ne s’était passé ainsi. L’eau pétrifiée. Le temps arrêté. Toi à l’observer. Les yeux embués. Des larmes morcelées. S’écrasant sur les pavés. Gelées à tes pieds. Agglomérées, statufiées. Le soir. Le jour, à l’infini. Coule le désespoir. De fontaines endormies. Crachant l’encre de ta mélancolie. Cette torpeur. Modifiant les couleurs. Leurs odeurs, leurs saveurs. Entre le sommeil et le réveil. Jouant avec l’indolence de tes paresses. N’offrant que la douceur de leurs caresses. A ce monde parallèle. D’où s’envole à tire d’aile. La ritournelle. Du carillon de 21 h 86. Réveillant tes fantômes de môme. L’indécence de leurs cris. Ces souvenirs étouffés. Que l’horloge vient de réanimer. Dans le bouche à bouche. Infernal. D’un baiser empoisonné. Unilatéral. Figeant ton corps à tout jamais. Parmi les fantômes de fontaines endormies.