Il y a si longtemps qu’il n’y a plus de date à rappeler. Une promenade longue qui n’en finissait pas. Le vent, la pluie en ce soir d’été. Une surprise, un temps que l’on attendait pas. Traînant fatigués dans les rues épuisés. Ne sachant plus s’il fallait se lever ou se coucher. Un soir ou peut être un petit matin. Sans repère dans un jour sans fin. S’accrochant en de longs fils vaporeux. A la lumière éclairant deux amoureux. Enlacés, s’accrochant pour ne pas tomber. Se dévorant des yeux. Enveloppés seuls dans le halo lumineux. Nous sommes passés les regardant s’aimer. C’était nous autrefois, il y a si longtemps qu’il n’y a plus de date à rappeler. Que puis-je te reprocher? Que puis-je assumer ? La routine, la monotonie fabriquant de mauvais relents. Le goût avarié de ces souvenirs abîmés. Parfois s’entend cette chanson rappelant cette nostalgie. Les heures à découvrir, les années à frémir en se projetant vers l’infini. La douceur, la tendresse avant la rancœur. L’arrivée de l’automne, les premiers pleurs. Il y a les feuilles mortes tombant de l’arbre qui nous abritait. Les premiers signes que nous entrons dans notre passé. Que nous avons fabriqué. Personne à qui s’en prendre, juste nous à blâmer. Embarqués dans la galère de nos erreurs. Laissant derrière le halo lumineux. Ses amoureux, leur bonheur. Oubliant ce que nous avons aimé. Il y a si longtemps qu’il n’y a plus de date à rappeler.