Inanimé, endormi ou presque désespéré
Parmi les effluves d’une quelconque fin d’été
Là où tangue le blé sous le vent asséché
S’étire sur le fil tendu d’un renouveau espéré
Un matin calme, bruissant des vrombissements
D’un conglomérat d’abeilles s’en allant butiner
Pour faire semblant que tout est doux et parfumé
Pour sublimer des sensations à peine refoulées
Dis-moi où s’abritent nos nuits noires et endeuillées ?
Taguées de ce passé lattant, furtivement engoncé
Venu nous hanter depuis si longtemps
Il est là, en bandoulière, se balançant à nos cotés
Je le vois, le ressens pressant, omniprésent
Un corps inerte habillé d’oripeaux colorés
Avec quelques souvenirs vaguement accolés
Son frémissement me parcourt, me fait trembler
Dans une sorte d’extase, dans une ode endiablée
A la félicité de ces temps immatures et enjoués
Lorsque tout n’était qu’aisance et facilités
J’en ai oublié les sensations ne laissant qu’une traînée
De quelques poussières envolées sur la voie lactée