Et tu dois partir. Pour un avenir sans lendemain. Chargé du poids des regrets. Ces larmes qui coulent sans fin. Et tu dois mentir. Pour maquiller et dissimuler. Les faiblesses de ton armure. Cette promesse de jouer les durs. Et tu dois fuir. Les démons qui te traquent. Plus loin que les forêts et les lacs. Cette fatalité qui écorne ton passé. Dans le souvenir cabossé. D’errer entre le faux et le vrai. Accroché à l’ombre maléfique. D’un amour terrifiant et diabolique. Et tu dois partir. Pour faire renaître l’impossible. Vérité de tout reconstruire. Allant plus loin que l’inaccessible. Et tu dois rebâtir. Une cathédrale avec des planches et des clous. Sur les plans artificiels d’un rêve fou. En ayant plus le droit de se tromper. D’effacer les erreurs du passé. Et tu dois abolir. L’esclavage de sentiments trop sensibles. Cette porte ouverte à un cœur si fragile. Est-ce une faiblesse d’espérer un souffle de tendresse ? Il le semble sur les cendres de ton passé. Emportée par l’ouragan de l’excès. L’addiction à une violente passion. De l’instant puissant en rébellion. Avec une vie dictée et toute tracée. Mais tu dois sortir. De ce chemin obstinément, fatalement. Pour un avenir sans lendemain. Alourdi du poids des regrets. Ces larmes qui coulent sans fin. Mais tu dois subir. Ce combat intérieur si ravageur. Ce feu qui brûle et se nourrit. De toutes ces peurs tapies. Rampant dans les tombeaux de ta vie. Mais tu dois courir. Pour respirer à l’extérieur. Trouver l’oxygène d’un temps meilleur. J’entends ton cri. Je vois ces yeux qui supplient. Impuissants face à ce bûcher. Je le vois peu à peu m’embraser. M’affaiblir puis souffrir. Mais tu dois partir…