Et, je pourrais croire à jamais. Qu’il existe cette capacité à imaginer. L’impossible vérité, cette parcelle d’éternité. De tracer dans le sable les courbes parfaites. De toutes ces choses que tu as en tête. Ces instants qui brassent le temps. Et, je serais plus fort que le divin. Maîtrisant les éléments en faisant souffler le vent. Sur le sable et ses grains composant ton dessin. Je pourrais tout briser, tout effacer. A ma guise, selon ma volonté. Par un caprice, un sacrifice. Et, je n’aurais pas de larmes, ni de culpabilité. Juste le plaisir de jouer et de fabriquer l’oubli. D’un coup de pied comme ça; là une nuit. Pour avoir préféré au vivant le néant. Qui habite dans l’ombre de moi. Que je te présente sans mauvaise foi. Et, je le sais, tu voulais l’apprivoiser. Tu le voulais, tu disais. Mais, il y a cet espace inconnu que tu n’as pas su mettre à nu.Les sarcophages de ma mémoire, ces zones sombres en otage. Qui font le lien avec ce dessin tracé de tes mains. Des soleils, des endroits sans pareil. Où je sais à jamais m’ennuyer. Sans mes fantômes, ces cauchemars que j’ai appris à dominer. Ils n’aiment pas la lumière, vivent dans mes cimetières. Ils ont dans le cœur cette terre. Cruels, se sentent éternels. Et, tu ne pourras jamais les rencontrer. Je ne puis te les présenter. Le comble serait que tu puisses les aimer. Je ne peux, je ne veux les partager. Et, il en sera ainsi aujourd’hui et ici. Dans le vent s’éloigne ton dessin. Je l’ai regardé, il était triste et gai. Ressemblant à ce que je ressens chaque matin. Une peur qui me fait horreur.