Arrachées au vent. Perlent des gouttes de sang. Aux croix des cimetières. De rouille et de pierre. Dans le vœu pieux. De souvenirs heureux. Des herbes folles aux pieds. Des lapins de garenne à les piétiner. La pluie, la neige, le tonnerre. Les torturant leur offrant leur enfer. Sans haine, sans manière. L’oubli pour pacte. L’infini comme acte. Le silence pour partenaire. La désolation comme compagnon. Arrachées au vent. Perlent des gouttes de sang. Aux croix des cimetières. De rouille et de pierre. Hier en bannière. Le passé pour se rappeler. Que tu étais réelle. Remplacée par un bout de fer. Une croix de pierre. Pensée obsessionnelle. Mon cœur agrippé en tuteur. A espérer que tu guideras mes peurs. Au-delà des larmes, des souvenirs qui déchirent. Les images d’avant. Maintenant d’un autre temps. Sans croix de fer, de pierre. Posée devant sachant qu’il ne se passera rien. Nous ne sommes rien. Sans destin juste devant la croix de la fin. Il me manque tes mains. Il me manque tant de choses. En réponse un bout de fer, un bout de pierre. Pour se rappeler que tu te reposes. Il me manque le vent, tes rires. Il me manque le soleil, tes désirs. Face à la croix comment m’en souvenir ? Restent les gouttes de sang. Emportées par le vent. Capturant l’espoir. De teinter les ombres de tes soirs. Du rouge de la passion. Celles que nous avions pour compagnon. Méprisant les croix de pierre, de fer. Nous étions immortels. Nous resterons éternels. Arrachées au vent. Perlent des gouttes de sang. Aux croix des cimetières. De rouille et de pierre. Dans le vœu pieux. D’être de nouveau tous les deux.