Ce petit matin, dans le jardin de ma muse, je m’en suis allé. La brume s’étendait, se mélangeant amoureusement au brouillard, s’enlaçant aux branches des arbres. Léchant leurs pieds, se lovant sur leurs torses noueux, elle s’étalait sur le lit des feuilles mortes, sur le mur d’un ciel sans vie. Ses formes voluptueuses se déformaient sous la caresse du vent. Ma main s’est tendue ne rencontrant que la peau d’un corps éphémère. Ma muse est ainsi. Perdant mes repères, je me suis enfoncé dans la forêt vaporeuse, suivant un chemin sans fin, sans but. Je n’en avais aucun. Derrière moi, la nuit se refermait, m’enserrant de son étreinte. Je ressentais sa présence. Elle me suffisait.