Avant que le soleil ne s’en aille. Que ne s’éteignent les ors de paille. Que la pénombre ne nous assaille. Et que nous pénétrions dans la grisaille. J’en appelle à nos spectres qui ripaillent. En tenaille entre l’esprit et la mélancolie. D’aubes inaltérables et affadies. En ce lieu de profonde entaille. Creuset d’un torrent qui s’écaille. Sur les parois de nos murailles. J’attends d’eux le terme de nos batailles. Dans un pardon qui nous aille. Et que plus personne ne ferraille. Et, que plus personne ne tressaille. Sur les terres arides de nos rocailles. Pour qu’à jamais s’arrête la mitraille.
Et dans ce jour qui bâille. J’en appelle à nos spectres qui ripaillent. En tenaille entre l’esprit et la mélancolie. D’aubes inaltérables et affadies Là-bas englués dans la mouscaille. Les pieds et l’âme qui trainaillent. Hantant le présent en composant leur harpaille. De cabossés, de perce-murailles. Portant pistolets, tirant grenaille. Pour effrayer et avoir mangeaille. Nobles et avilis par leurs cris qui braillent. Comme une troupe de bleusailles. Ou un récif de canailles.
Nous, les attirant comme des blanchailles. J’en appelle à nos spectres qui ripaillent. En tenaille entre l’esprit et la mélancolie. D’aubes inaltérables et affadies. Ondulant dans les entraves de ferrailles. Ces liens de l’esprit qui forgent nos failles. Et offrent à nos terreurs ses victuailles. L’heure est venue d’un temps qui taille. Dans le maquis de nos broussailles. Et que dans la pénombre de nos retrouvailles. S’arrête cette litanie qui rouscaille. De nos confessions qui piaillent. Comme le murmure de cette valetaille. Que nos spectres nomment leurs ouailles.