Dans le ruisseau s’évapore
Des flots que j’abhorre
Qui m’enveloppent, me dévorent
Plus haut, plus fort que l’aurore
D’un matin baigné d’or
Il annonce un jour désenchanté
Qui viendra m’enfermer
Me parler d’inhumanité
Par habitude, par fatalité
Tendrement, violemment exagéré
Par l’amour d’une haine enflammée
J’irai me baigner dans ce ruisseau
Un soir, un matin, plongeant de haut
Pour boire, goûter et laper ses eaux
Pour dériver sur les ondes de sa peau
Fusionnels comme des animaux
Où s’éteignent les flambeaux
De nos espoirs imaginaires ?
Tous portent un nom vulgaire
S’extirpent de la poussière
Rampent sans manière
Se contentant d’un plat de misère
Ou d’un sourire de commère
Sublimes furent nos soirs
Construisant notre histoire
Pâle sera l’idée de croire
Dans le reflet d’un miroir
Habillant nos espoirs
En chimères illusoires
J’embrasse cette absence d’idéal
Comme le constat d’un banal