Au jardin de l’automne dans le souffle monotone. Du vent caressant les feuilles fauves s’en allant. J’allais d’un pas triste et lent. Vers l’imperceptible envoutant. D’une fraction momentanée du temps. Je la voulais présente indéfiniment. Comme le rendez-vous permanent. De ce lien avec toi qui me retient. De me projeter vers demain. Je pense à hier, à ses vides, ses ornières. Que je n’ai pu combler. Par manque de force et de volonté. Elles me retiennent proche de ce passé. Mon être, mon infirmité. Je ne peux les effacer. Sans eux, il reste ce néant. Que je ne sais comment appréhender ? Alors, je crois à l’imperceptible envoutant. De toi mêlée à la douceur du vent. Caressant les feuilles fauves s’en allant. Nous irons au jardin de l’automne dans le souffle monotone. Et nous nous poserons prostrés et aphones.