Où sont nos symboles, ces humeurs qui caracolent ?
O toi l’irrémédiable ténébreuse, fille de colères
Guerrière immature aux cheveux rouges de folle
J’embrasse tes turpitudes sous le soleil noir et fier
Tombent du ciel des larmes de pluie et bien plus encore
Le sang, le sel se répandant gluants sur nos corps
Je pleure leur évanescence, la lente dissipation
De ces heures avant l’irréversible disparition
Qui fut ce temps de lenteurs, de grandes peurs
Peurs de s’éparpiller, de s’abandonner, d’écarter
Peurs de gaspiller, de jeter, de brûler, de sombrer
Puis de rester là seuls face à l’abîme comme ça
Impuissants avec la nostalgie frétillant à petits pas
En découpant ou fissurant le quart d’un dernier été
Jusqu’à la constellation immatérielle de l’immortalité
Oui ce fut cet instant ébloui au contour indéfinissable
Toi et moi au présent, envahissant, lisse et contraignant
Recroquevillés sous l’ombre intense du baobab adorable
Qui vint féconder l’absolu de notre errance parmi le néant