Parle-moi de la nuit comme d’une évidence
Qui caracolerait dans les méandres de l’enfance
Une ordonnance singulière atone et majestueuse
Ombragée de ces humeurs vives ou impétueuses
Ourlées de l’insuffisance d’une voix triste et sombre
J’entends ce corps qui m’abandonne parmi les ombres
Toi, qui fut altier et tentaculaire aux reflets partagés
Nous sommes le bémol de l’indolence, cette évidence
Toutes les nuits sont bleues, étoilées et parsemées
D’une tendresse, d’une caresse, de tant de promesses
Cristallisant les larmes de nos pleurs, le sel de nos peurs
J’ai pour raison de tracer entre les blés un chemin de pierres
Hors de l’eau, extrait des carrières, pour nous sans manière
Un temps fait de rémission, de confession, d’absolution
J’en requiers le caractère insoumis en parfaite rébellion
En totale addiction avec nos évanescences irrespectueuses ?
Je suis la norme, l’hexagone aux frontières ténébreuses
Ce rien infime qui s’embrase, s’insinue parmi nos mimes
Petite chose au grain sucré, particule de miel qui sublime
Le temps d’antan dont la nostalgie s’évapore de nos pores
Je crois aux poses convenues quand d’hier s’élève l’aurore
Le sommeil éternel, le sort, l’instant devenant immaculés
Je porte aux lèvres ce calice avachi sur le canapé corseté
Ton corps aux courbes évasives, tes lèvres interrogatives
S’étendant à l’infini vers les confins de nos exigences vives
Succomber devant l’étrangeté de penser encore s’aimer
Et de tracer sur la toile des affirmations aux dermes parfumés
S’il-te-plaît, parle-moi de la nuit comme d’une évidence
Celle qui s’en alla caracoler dans les méandres de l’enfance