J’étais là, assoupi, évanoui, ébloui
J’étais là, recroquevillé, habité, exténué
Face à la fatalité, à l’infini inachevé
A regarder s’élever les aubes fastueuses
Leurs arabesques dans les ciels nervurés
Où s’ébattent des ombres majestueuses
Elles sont mes compagnes d’un éternel absolu
Elles sont mes âmes essentielles et bien plus
Nous n’avons rien en commun si ce n’est
La mélancolie de nos évasions ténébreuses
La nostalgie de nos tremblements éthérés
Tous ces codes de nos liaisons amoureuses
Nous partageons nos peurs hystériques
Dans l’apothéose d’une proximité frénétique
Je suis orphelin de toi lorsque j’appelle
L’instant mauvais qui ensorcelle
Ce jour où sur le fil trembla l’oiseau imparfait
Si volage, toujours d’une humeur sans tapage
Sa tristesse vint suturer nos plaies, nous amadouer
Il est dommage qu’il est initié ce voyage
D’un abandon où sur nos murs pousse le lierre
D’un présent figé fissurant la porte du cimetière
Là où se noient les silences dans une baie
Là où se fourvoient les rêves sans pleurer
Parfois enclins à s’entendre psalmodier
Les nuages aux tentacules craquelées
Tous les jours sombres ont leur instantané
Je le sais comme affirmant l’unique vérité