Un tango avec un lion ou une lionne
Une tendresse saccadée à bout de crocs
Tu es là statique alors que se façonne
Le temps infiniment tout là-haut
Et que les corbeaux de nos cieux noirs
Papotent sur les variations de nos désespoirs
Ils colportent le futile, nous jugent inutiles
Nous sommes des sots, arrogants et mystiques
Errant dans des couloirs sombres et magiques
Nos corps translucides glissent sur le parquet
Solitaires sont les expressions de notre fatalité
Accouplée à des instants inutiles et atrophiés
Il en est ainsi de la violence d’une virilité affadie
Nos riens transportent l’intensité de nos envies
Parle-moi pour éviter que celles-ci ne s’éteignent
Dresse-moi un état du passé coulant dans nos veines
Je crois que nos extrêmes ne sont pas une fin
Ils témoignent de ce que furent chaque matin
Des fleuves turbulents, des torrents impétueux
Reconnaître que ces instants étaient heureux
Je le peux dans le silence de nos jours vénéneux