A l’extrême et sans retenue. Dans le vent, sans larmes de sang. Nu, je cours au travers d’un jour sans. Éclaboussant en tous sens. Des gouttes éparses sur mes cauchemars. Distillant leur essence. En éclairant un masque sans fard. Versatile et brûlant en dedans. Mes pénombres sanguinaires. Alors que je lime leurs pierres. Comme une tragédie. Sauvage que je retiens en otage. Sur le velours de mes grimoires. Épouse mon agonie. Un parchemin écrit en chemin. Dérisoire sans le savoir. Riche en léthargie. Je me morfonds aux portes d’un paradis. Illusoire et suranné. Que mes rêves ont fabriqué. En chapardant des idées. A d’autres mauvais apôtres.
Nous irons en errance. Complices de notre dépendance. Pour un passé révolu. Que nous avons vénéré. Disparu pulvérisé puis atomisé. Il ne me reste rien. Alors qu’on se projette à demain. Pour contenir notre envie de vomir. Nous irons dormir sur des bancs de cimetières. En étant absents ou vivants. Je rêve de la belle au bois dormant. Cela doit être chouette d’être son amant. Aux bals de cocus sans manière. Je gambaderai entre des croix statufiées. En idiot avec des sabots. Poursuivi par des carabiniers. Dans un jeu de cache-cache. Parmi les couleurs d’un soleil de minuit. Dérive nocturne sur la Tamise et ses rives. Dans la tentative désespérée de discréditer. Cet instant inavoué de piété.
Mais je crois en un hasard. Étrange et bizarre. Quand rien ne me surprend. Quand le bien joue avec le mal. Une partie de pelote basque. Sur un mur abrupt et frontal. Pour un pouvoir mièvre et flasque. De blanc et de noir alors que tout est gris. Comme mes pénombres coloriées d’infini. Là où veille le chat sur des souris. Je les charme, je souris. A toute forme de compromis. J’aime le son de leur mélodie. Cette petite musique emblématique. Qui nargue les fantômes de ma vie. Qui voyagent dans les poches de mes habits. Atypiques car photographiés en argentique. Je trimballe mon passé en fracture avérée. Celle qui m’a biberonné et sevré.
Dois-je m’en excuser ? Et que faire ensuite ? Je n’exerce pas de droit de suite. Coupable, j’ai mis dans le verre. Un aphrodisiaque démoniaque. Projetant mes démons vers un enfer. Angélique où ils copulent avec des déesses frénétiques. Je les observe en ascète. Qui s’ennuie et s’embête. Romantique et nostalgique. De mes anciens temps de mélancolie. Allongé sur le dos. Dans un champ de coquelicots. A regarder planer des oiseaux. Qui me dévoilent leur monde. Sculptant mon humeur vagabonde. Alors que mes fantômes se morfondent. Pour bientôt mener la fronde. Ensemble nous irons valser. Puis nous réconcilier. En essaimant nos atermoiements.
Il nous restera le sauvage. Des cris, des luttes d’un autre âge. Comme talisman de nos comportements. Nous fragiliserons le magique. En franchissant son Rubicon hystérique. Puis en griffant les pierres. D’un gouffre crépusculaire. Dans le pèlerinage d’une mue cannibale. Se réveilleront nos âmes félines et animales. Et nous lècherons nos plaies. A genoux émerveillés. D’avoir abandonné le passé. Pour une mixité d’envie et de folie. En piétinant la symbolique de nos tragédies. Lénifiantes et anesthésiantes. J’imagine la belle au bois dormant. Ronde et attendant des enfants. Je suis volontaire pour que demain. Je devienne le parrain de ses bambins.
Et, plus tard, je gambaderai en idiot avec des sabots. Poursuivi par des carabiniers. Dans un jeu de cache-cache. Parmi les couleurs d’un soleil de minuit. Dérive nocturne sur la Tamise et ses rives. Dans la tentative désespérée de banaliser. Ces instants inavoués de piété.